Anonyme, Portrait du grand rabbin David Sintzheim, France, début du XXe siècle
Portrait du grand rabbin David Sintzheim
Anonyme
France, début du XIXe siècle
Huile sur toile, 32,5 x 24 cm
Né en Allemagne dans une famille de rabbins, David Sintzheim (Trèves, 1745 – Paris, 1812) arrive en Alsace vers 1762, lorsque son père est nommé rabbin de Niedernai. Vers 1765, il épouse Esther Baer, la sœur de Cerf Berr de Medelsheim (1726-1794), le futur préposé général de la nation juive d’Alsace. D’abord rabbin de Bischheim, dans les environs de Strasbourg, il s’installe dans la ville en 1794, juste après l’Émancipation, lorsque cette dernière devient enfin accessible aux juifs, interdits de résidence depuis 1390.
En 1806, il participe à l’Assemblée de 106 notables réunie par Napoléon pour répondre à une série de questions sur la compatibilité de la loi juive avec les valeurs de la Nation française. L’année suivante, il est nommé président du Grand Sanhédrin – nouvelle assemblée de 71 rabbins et laïcs convoquée par l’empereur pour donner une sanction religieuse aux réponses de l’Assemblée des notables et dont le nom fait explicitement référence au tribunal suprême de 71 sages réuni jusqu’au IIIe siècle de l’ère commune. Diplomate, il parvient à préserver les valeurs fondamentales du judaïsme et devient en 1808 le premier grand rabbin de France à la tête du Consistoire central nouvellement établi.
Dans ce portrait officiel, David Sintzheim porte la robe noire à jabot blanc du costume ecclésiastique imposé aux rabbins par Napoléon. Il est coiffé d’une curieuse toque, bordée de fourrure, dont les deux cornes sont censées rappeler la mitre du grand-prêtre. Jugé ridicule, voire infamant, ce couvre-chef sera rapidement abandonné.
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