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D'Althusser à Socrate : la politique absolue

Partie 3 de la rencontre à l’occasion du 10ème anniversaire de la mort de Benny Lévy et de la publication des ouvrages aux éditions Verdier (automne 2013) L’Alcibiade, Introduction à la lecture de Platon par Benny Lévy, À la vie de Léo Lévy et L’Éclat de la pensée, Benny Lévy par Gilles Hanus

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« Pierre Victor, Benny Lévy. Le passage de l’un à l’autre est l’œuvre de Sartre. Mais ce n’était encore qu’une amorce. L’autre, véritablement, est l’œuvre de Lévinas. Il aura pourtant fallu que les choses se réveillent à partir de soi. C’est du sein de la pensée occidentale que pouvait naître le trouble : l’être est-il structuré par la pensée ? N’est-il pas possible que les pensées divergent à partir d’un fondement solide dans l’être ? L’écart entre l’être-structuré et l’être fondement, c’est justement le nom juif que Sartre a su lire dans le blanc du nom de Pierre Victor. C’était sans doute une nouvelle et plus profonde lecture des Réflexions sur la question juive. Là est toute la grandeur de Sartre, au dire de Benny lui-même. Revenir en ce point de divergence, c’est le principe juif de la techouva, c’est le retour à soi à travers l’expérience existentielle de l’être. Là est la grande découverte de Benny et peut-être son enseignement. Il n’y a donc pas de rupture. L’esprit fougueux des années soixante-huit ne change fondamentalement pas. La fougue devient cette soif intarissable de la connaissance de l’Arbre de vie. »
Éric Ayoun, Corbières matin, août 1996

Benny Lévy est né en 1945 au Caire. Élève de l’École normale supérieure de 1965 à 1970, il s’engage dans le militantisme et dirige, après Mai 68, la Gauche prolétarienne, sous le pseudonyme de Pierre Victor. Il a été le secrétaire de Jean-Paul Sartre, de septembre 1974 jusqu’à la mort de l’écrivain en 1980. Après avoir enseigné la philosophie pendant plus de dix ans, il s’installe en Israël en 1995, où il veut faire connaître la pensée de son maître Emmanuel Lévinas, en créant l’École doctorale de Jérusalem puis, avec Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy en 2000, l’Institut d’études lévinassiennes, qu’il dirige jusqu’à sa mort, le 15 octobre 2003.