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À l’occasion de l’édition française de son roman Le Dernier Juif, traduit de l’hébreu par Laurence Sendrowicz, aux éditions Fayard (2010)
Conversation avec Gisèle Chapiro, sociologue, directrice de recherche au CNRS
Le héros du Dernier Juif, Evenezer Schneorsohn, sujet d’études d’un centre spécialisé de Tel-Aviv, enregistre des cassettes sur lesquelles il témoigne de son expérience unique dans un camp de la mort. Convaincu qu’il serait le seul survivant de l’Holocauste, il a réussi, par un curieux phénomène d’effacement de soi, à emmagasiner dans son cerveau tout ce qui, d’après lui, constituait le savoir juif (la théorie de la relativité d’Einstein, le texte intégral du Pentateuque, une recette de cuisine...). Il est le « dernier Juif », autour duquel s’articulent tous les autres personnages de ce roman fragmenté. Récits, légendes hassidiques, témoignages, lettres viennent se greffer sur l’histoire d’Evenezer, pour composer cette grande fresque qui retrace une histoire d’Israël portée par la totale subjectivité de Yoram Kaniuk.
Considéré comme l’un des plus grands écrivains israéliens, Yoram Kaniuk est né à Tel-Aviv en 1930. Après avoir participé à la guerre d’Indépendance d’Israël, en 1948, il est parti vivre à New York pendant dix ans. Romancier, peintre et journaliste, il est l’auteur de dix sept romans, de sept recueils de nouvelles, de deux recueils d’essais et de cinq ouvrages pour la jeunesse. Son oeuvre, traduite en vingt-cinq langues, a été couronnée par de nombreux prix, en Israël comme à l’étranger. En France, il a reçu le prix des Droits de l’Homme (1997) et le prix Méditerranée étranger (2000).