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Salonique

Salonique

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Conférence par Gilles Veinstein, professeur au Collège de France

Pendant plus de quatre siècles, ce port cosmopolite des Balkans où, après les Byzantins et un bref intermède vénitien, les Turcs ottomans avaient établi leur emprise, fut une grande ville juive et hispanophone. Les juifs n’y constituaient pas, comme à l’ordinaire, une minorité marginale. Ils étaient « la » majorité, et leur culture donnait le ton à toute la ville. À partir de 1850, Salonique devient progressivement le pôle le plus dynamique d’un Empire ottoman vermoulu. Elle s’ouvre aux connaissances, aux techniques, aux idées, aux mœurs de l’Europe moderne. Tandis que l’Histoire s’emballe au début de notre siècle, la ville est le point de départ de la révolution jeune-turque contre le sultan en 1908 ; passe sous domination grecque en 1913 ; est directement impliquée dans la Grande Guerre, de 1915 à 1918, en devenant le camp retranché de l’armée d’Orient. Après la Première Guerre mondiale, Salonique change de visage avec son intégration à l’État national grec, le grand incendie de 1917, le départ des Turcs et d’une partie des juifs, l’arrivée massive de réfugiés grecs venus de Thrace et d’Asie Mineure. Avant la phase finale de l’extermination des juifs en 1943. Sur 50 000 juifs de Salonique (en 1943), 45 000 sont morts en déportation.

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