Romain Gary © DR
À l’occasion du centenaire de sa naissance (8 mai 1914)
Dans le cadre du Festival des cultures juives
Lecture par Laurent Natrella, sociétaire de la Comédie-Française
Présentation par Paul Audi, philosophe, auteur de deux ouvrages consacrés à Gary : Je me suis toujours été un autre et La Fin de l’impossible (chez Christian Bourgois), et codirecteur du « Cahier de L’Herne » Romain Gary
« Aimer, écrit Romain Gary dans Clair de femme, est la seule richesse qui croît avec la prodigalité. Plus on donne et plus il vous reste. » Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que l’amour est un don de vie et que, en tant que tel, il donne à l’être aimé, qui est un individu vivant, la possibilité d’éprouver davantage la vie qu’il porte en lui, au point que ce don ne fait qu’accroître en lui son goût ou son appétit de vivre et d’aimer en retour. C’est cet accroissement, cette intensification du fait de vivre, que Gary nomme « confiance dans l’avenir » ou « confiance dans la vie » – ces deux expressions voulant dire pour lui la même chose. De même qu’il n’y a pas d’amour sans confiance dans l’avenir, ou sans confiance dans la vie, il n’y a pas non plus de confiance dans l’avenir, ou de confiance dans la vie, sans amour. Cette relation de dépendance réciproque entre amour, vie et avenir possible est à l’arrière-plan de l’injonction « Il faut aimer » sur laquelle se referme La Vie devant soi.