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Légende

Affiche de l'exposition
Rembrandt
La disgrâce d'Aman (ou David et Urie)
Vers 1665
©Musée de l'Ermitage, St. Petersbourg, 2007

Rembrandt et la Nouvelle Jérusalem Juifs et chrétiens à Amsterdam au Siècle d'Or

Du 28 mars 2007 au 1er juillet 2007

L’exposition, qui a réuni près de 190 pièces (peintures, dessins, estampes, objets d’art, manuscrits et documents rares), confronte un ensemble significatif d’oeuvres du maître et de ses contemporains, à un événement culturel et religieux d’une portée considérable : l’installation à Amsterdam, au XVIIe siècle, dans un climat unique de tolérance, des communautés juives réfugiées de la péninsule Ibérique et d’Europe centrale.

Les Pays-Bas témoignent alors d’un puissant phénomène d’ “identification hébraïque”, conduisant ses habitants à se penser comme les nouveaux Israélites. Le monde juif et le monde chrétien réformé se rencontrent à Amsterdam, “Nouvelle Jérusalem”, tissant d’innombrables liens religieux et culturels. Fondatrice pour la société juive moderne, cette communauté de “nouveaux-chrétiens” convertis par force au Portugal, mais restés secrètement fidèles au judaïsme, et devenus des “nouveaux-juifs” à Amsterdam, innove dans de nombreux domaines : organisation communautaire, représentation de soi par l’image et l’archive, acculturation, inscription dans la cité.

L’exposition est délimitée chronologiquement par la vie de Rembrandt (1606-1669), qui recouvre, peu ou prou, la période qui s’étend de l’établissement des juifs aux Pays-Bas, à partir de l’extrême fin du XVIe siècle, jusqu'à l'inauguration de la grande synagogue d’Amsterdam (1675). Un large prologue est consacré à l’évocation du milieu social, intellectuel et artistique juif à Amsterdam, afin de mettre en valeur le dynamisme d’une communauté portée par le formidable essor économique de la cité et par le régime de libertés, grâce auxquels elle a pu se développer.

Certaines des œuvres de Rembrandt présentées, qu’il s’agisse de portraits ou de scènes d’histoire, portent les échos des échanges qui s’établirent entre le monde juif et le monde chrétien réformé. D'autres permettront des réflexions et des rapprochements inédits, à travers notamment l’étude de la représentation de quelques épisodes de la Bible relatifs à l’élection, au salut du peuple hébreu et au messianisme, et offrent, de manière ponctuelle, un témoignage fascinant du creuset de civilisation et de la cité cosmopolite que fut Amsterdam au XVIIe siècle.

Le renouveau de la lecture biblique, l’idée de l’imminence des temps messianiques et l’attrait exercé par des personnalités juives exceptionnelles, dans le champ tant intellectuel qu’économique, ont nourri une présence forte et inédite des juifs dans l’art et la représentation. Une série d’oeuvres peintes, dessinées et gravées (notamment l’intégralité des estampes de Rembrandt relatives à l’Ancien Testament) vient illustrer l’originalité du regard porté par le maître sur les juifs. Jusqu’à une période récente, des historiens de l’art, héritiers d’un influent corpus de textes des XIXe et XXe siècles, avaient encore tendance à “judaïser” l’oeuvre de Rembrandt et à voir, en particulier dans maintes représentations d’hommes et de vieillards exécutées par l’artiste, des portraits de juifs et de rabbins. Si l’on est aujourd’hui revenu de ce lieu commun simplificateur, les échos dans l’art du maître de ses relations avec son environnement juif demeurent néanmoins une question intéressante.

Par ailleurs, les croyances millénaristes qui traversent le monde protestant, auxquelles répondent les espérances apportées aux communautés juives par le mouvement du pseudo-messie Sabbataï Tsevi, rendent possible le dialogue entre les élites néerlandaises et les notables et les savants juifs d’Amsterdam. Infatigable avocat de l’entente entre les chrétiens et les juifs, véritable incarnation d’un nouveau Mardochée pour ces derniers, le célèbre Menasseh Ben Israël, qui fréquenta Rembrandt, offre une magnifique illustration de cette convergence.

Ce projet, d’une envergure unique pour le MAHJ, a bénéficié de l’aide de prestigieux musées, et en premier lieu de la participation exceptionnelle du musée du Louvre, qui a accepté de prêter, pour la première fois, un ensemble remarquable d’estampes de Rembrandt issues de la collection léguée par le baron Edmond de Rothschild. La Gemäldegalerie de Berlin et le Kimbell Art Museum de FortWorth, au Texas, ont consenti le prêt des peintures qui figurent parmi les types juifs les plus convaincants de Rembrandt.

L’admirable Disgrâce d’Aman, du musée de l’Ermitage, de Saint-Pétersbourg, a clos le parcours. L’exposition a présenté d’autres chefs-d’oeuvre, parmi lesquels des peintures de Pieter Lastman, le maître de Rembrandt, d’Art de Gelder, son disciple le plus fidèle, et de Jan Victors.

La description de la fondation des communautés juives aux Pays-Bas a été rendue possible grâce aux fonds patrimoniaux conservés à Amsterdam : Joods HistorischMuseum, Synagogue portugaise et bibliothèque Ets Haim-Livraria Montezinos, bibliothèque Rosenthaliana de l’université d’Amsterdam, en particulier. Diverses collections françaises publiques et privées ont contribué à faire de l’ensemble une exposition spectaculaire.

Commissariat de l'exposition

Laurence Sigal-Klagsbald, conservatrice, directrice du mahJ, commissaire de l'exposition
Alexis Merle du Bourg, commissaire adjoint

L’exposition est proposée dans le cadre de la saison néerlandaise en France “Haut les Pays-Bas !” et n’aurait pu être réalisée sans le soutien de :
- La Fondation Pro-MAHJ
- La Fondation pour la Mémoire de la Shoah
- La Direction des Affaires culturelles de la région Île-de-France
- L’Institut Alain de Rothschild
- L’Ambassade du Royaume des Pays-Bas
- La Fondation Gulbenkian
- et de personnes ou d’organismes ayant préféré garder l’anonymat.

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