Dès le mois de février 2001, les salles consacrées aux « Présences juives dans l'art du XXe siècle » se sont ouvertes à de nouvelles présentations.
La mezzanine accueillit des hommages à des artistes morts en déportation ; les espaces du premier étage, tout en conservant un roulement d'œuvres de l'école de Paris, s'attachèrent, par le biais d'accrochages réguliers, à rendre compte de trajectoires d'artistes, de leur arrivée à Paris jusqu'à l'immédiat après-guerre.
Cette incursion au-delà de la limite que nous avions fixée à la fin du parcours du musée, permet de retracer des itinéraires singuliers, d'aborder les répercussions des catastrophes de la Seconde Guerre mondiale sur l'oeuvre des artistes, et d'apprécier les différentes voies que ceux-ci vont emprunter : retour à la tradition juive, repli sur la tradition picturale française, engagement dans la peinture abstraite.
Michel Kikoïne est un des artistes emblématiques de ce qu'il est convenu d'appeler l'école de Paris.
Né à Gomel en 1892, il étudie à Minsk, puis aux Beaux-Arts de Vilnius. Il fait la connaissance de Soutine puis de Krémègne, avec lesquels il s'installe à la Ruche en 1914. Son attachement aux artistes qui ont marqué sa jeunesse, Rembrandt, Courbet, Chardin, ne se démentira jamais, il reviendra toujours à ses maîtres ; mais c'est dans la découverte du paysage français que sa peinture prend toute sa mesure et se libère. C'est là que l'artiste accomplit, sur le mode le plus personnel, la synthèse entre la tradition russe du paysage, telle que l'incarne Levitan, et l'expressionnisme, ce langage pictural forgé au cours des années parisiennes.
L'accrochage présentait les dons de Mme Claire Maratier, fille de l'artiste, au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme et au musée national d'Art moderne/Centre Georges-Pompidou, ainsi que les oeuvres acquises par l'État qui y sont conservées.