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Nathan Altman, ciné-brochure pour Le bonheur juif, 1925
Coll. MAHJ, Paris

Kinojudaïca Le cinéma juif de Russie et d’Union soviétique

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La Cinémathèque de Toulouse organise, du 3 au 15 mars 2009, la 3e édition de «Zoomarrière», un festival entièrement consacré au patrimoine cinématographique, à sa restauration, à son histoire et à sa transmission au public.

Les archives invitées du festival 2009 sont le Gosfilmofond de Moscou, troisièmes archives cinématographiques mondiales, créées en 1948. À cette occasion est proposé Kinojudaïca. Le cinéma juif de Russie et d’Union soviétique, une importante rétrospective de films à thématique juive, réalisés entre les années 1910 et les années 1960 dans l’espace géographique relevant de l’empire russe puis soviétique.
Cette manifestation est accompagnée d’un colloque scientifique international, qui se tiendra à Toulouse les 12 et 13 mars 2009, permettant de replacer cette production dans une perspective historique. Produits par les studios juifs de la zone de résidence de l’empire russe à partir de 1910, par les studios russes de Moscou jusqu’à la révolution, puis par les studios soviétiques, principalement jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, ces films évoquent de manière directe ou allusive, parfois anecdotique, souvent ambivalente, la situation des Juifs en Russie et à l’étranger.
À l’exception de quelques titres célèbres, comme Le bonheur juif (Alexeï Granovski, 1925), ils n’ont presque jamais été montrés au public français.Dans la mesure où ce cinéma s’inscrit dans la continuité du répertoire littéraire et théâtral juif de l’Europe de l’Est, les mélodrames et les comédies y occupent une place de choix. C’est cette partie de la rétrospective Kinojudaïca que présente le MAHJ.

Un programme réalisé avec la Cinémathèque de Toulouse et le Gosfilmofond de Moscou.

12 h Braver la Loi ou s’y soumettre
Le Malheur de Sarah, d’Alexandre Arkatov 1913, production Khanjonkov, 22 minutes, muet avec accompagnement musical
Un couple sans enfants peut-il survivre dans une famille juive traditionnelle ? Soumis à la double pression des Anciens et de la Loi, il est contraint de se séparer au bout de dix ans de vie commune. Le mari (joué par Ivan Mosjoukine), désespéré, en meurt. Quant à Sarah, on s’aperçoit, mais un peu tard, qu’elle attendait un enfant... Le réalisateur de ce mélodrame, qui était juif, entra chez Khanjonkov, le principal producteur de Russie, et le décida à tourner ce premier film à sujet juif.

Leon Drey, d’Evgueni Bauer 1915, 60 minutes, muet avec accompagnement musical
Adapté d’un roman populaire de Semion Iouchkevitch, Leon Drey dresse le portrait d’un arriviste, jouisseur et sans complexe, qui construit son ascension fulgurante en séduisant toutes les femmes riches de la ville. Le film est interprété par Nikolaï Radine, qui fut préféré à Ivan Mosjoukine, et qui est entouré d’acteurs du théâtre Korch et d’Emma Bauer, l’épouse du réalisateur.

14 h Les héros de la pègre
Sonia la main d’or, d’Iouri Iourevski 1914, 33 minutes, muet avec accompagnement musical
Ce film constitue la première partie d’une série à succès qui compta six épisodes, inspirée par la vie tumultueuse d’une criminelle juive. Le rôle-titre est joué par l’excellente Nina Gofman.

Bénia Krik, de Vladimir Vilner 1926, 57 minutes, muet avec accompagnement musical
Le film met en scène un personnage de chef de gang juif au bon cœur, dans une Odessa dominée par la pègre, que le pouvoir soviétique saura éliminer. Il s’agit de l’adaptation d’une oeuvre d’Isaac Babel, qu’Eisenstein avait un temps songé à réaliser.

16 h Solomon Mikhoëls au théâtre et au cinéma
Documents sur le GOSET et Solomon Mikhoëls 1933 et 1935, 20-25 minutes
Solomon Mikhoëls (1890-1948), l’un des plus grands acteurs du théâtre yiddish, était une figure centrale de la scène culturelle soviétique. Acteur principal du GOSET, le théâtre juif de Moscou, il en devint le directeur à partir de 1929. Il y joua les classiques du théâtre yiddish, les auteurs juifs soviétiques,mais aussi quelques pièces du répertoire universel, dont Le Roi Lear – en yiddish ! Nommé président du Comité juif antifasciste par Staline, il n’en fut pas moins assassiné sur ordre de ce dernier en 1948.

Le bonheur juif, Alexeï Granovski 1925, 80 minutes, muet avec accompagnement musical
Le film est une adaptation du célèbre recueil Menahem Mendl, le rêveur, de Sholem Aleikhem, entreprise par Alexeï Granovski, directeur du GOSET, avec les acteurs de ce théâtre, dont Mikhoëls dans le rôle de Menahem.

18 h
Le Retour de Nathan Becker, de Boris Shpis et Rashel Milman 1931, 69 minutes, vo russe sous-titrée en français
Émigré aux États-Unis au début du siècle, Nathan revient dans son shtetl, en raison de la crise de 1929, avec un ami noir. Leur embauche sur un grand chantier du premier quinquennat donne prétexte à confronter les méthodes des ouvriers soviétiques avec les techniques américaines.Qui va l’emporter ?

Toutes les séances sont présentées par Valérie Pozner, CNRS-Arias, AFRHC.

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