Stèle funéraire de ? (fils de) Rabbi Joseph
Bourges, 1286 ou 1316, pierre calcaire
Paris, musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Don d’Isabelle et Olivier Audebert en 2016
והנדיב ר׳ יוסף׳זא
מצבת קבורת
בן ר׳ שלמה נפטר
לגן עדן בפרשת כי תצא בששה
לחדש אלול שנת חמשת
אלפים וארבעים וששה
לבריאת עולם
« Ceci est la stèle de sépulture…
Du… et bienfaiteur Maître Joseph
Fils de Maître Salomon, parti
[au jardin d’Éden en la péricope] Ki ] Tetsé le six
du mois d’Eloul l’an cinq
[Mille] quarante six
De la création du monde »
Découverte fortuitement à Bourges dans les années 1980 lors de la démolition d’un moulin du XVe siècle, cette stèle presque intégralement conservée est un rare vestige des nombreux cimetières juifs que comptait la France avant les expulsions médiévales. La référence à la date de 5046 du calendrier hébraïque dans l’épitaphe permet de dater le décès au 27 août 1316.
Accaparés par la Couronne lors des expulsions, les cimetières juifs ont vu leurs stèles vendues à l’encan comme pierres de construction. Aujourd’hui, les archéologues y retrouvent parfois des restes humains, mais les stèles qui en marquaient l’emplacement ont presque toujours disparu. Gravées en caractères hébraïques, elles sont le reflet d’un spectaculaire renouveau de l’hébreu au Moyen Âge en parallèle à une intense activité théologique et juridique, qui suscite la production de manuscrits circulant dans toute l’Europe.