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Catherine Chalier

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À l’occasion de la parution de son ouvrage La Nuit, le jour. Au diapason de la création, aux éditions du Seuil (2009)

Conversation avec Marc Faessler, pasteur et théologien

Depuis l’Antiquité, la nuit est associée à la souffrance et à la déraison, tandis qu’à la lumière seule sont attribuées vie, connaissance et liberté. Or, loin d’être seulement métaphorique, cette opposition contient de lourds enjeux éthiques, philosophiques et existentiels. La nuit et le jour sont, en effet, les éléments complémentaires d’un monde unique, qui repose non pas sur leur dualité, mais sur leur alliance. Alliance fragile, sans cesse menacée par les ténèbres qui tentent d’envahir la nuit de désespoir ou d’usurper le nom de jour par la tyrannie de la lumière, comme l’ont tenté des utopies ravageuses du siècle dernier. Le récit de la Genèse en témoigne, puisque c’est des ténèbres primitives que la parole créatrice de Dieu dégage le jour et la nuit, et fait être des réalités qui dépendent de leur succession ininterrompue.

Philosophe spécialiste du judaïsme, et plus particulièrement de la mystique juive, Catherine Chalier a notamment publié Des anges et des hommes (Albin Michel, 2007), Traité des larmes (Albin Michel, 2003), Judaïsme et christianisme : l’écoute en partage, en collaboration avec Marc Faessler (Cerf, 2001). Elle enseigne à l’université Paris X-Nanterre

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