Abel Pann, Concert de charité donné au bénéfice des mutilés et des veuves des légionnaires juifs, Paris, 1916
Concert de charité donné au bénéfice des mutilés et des veuves des légionnaires juifs
Abel Pann (Abel Pfeffermann, dit ; Kreslawka, 1883 – Jérusalem, 1963)
Paris, 1916
Lithographie, 114,3 x 74,5 cm
Né en Lituanie dans une famille de rabbins, Abel Pann étudie le dessin et la gravure à Vitebsk auprès de Iouri Pen – qui fut aussi le maître de Marc Chagall et d’Ossip Zadkine –, puis poursuit sa formation à l’Académie des beaux-arts d’Odessa où il intègre le parti ouvrier sioniste Poalei Sion. Après un passage par Kichinev (actuelle Chisinau, capitale de la Moldavie) dont il documente le pogrom, il arrive à Paris en 1903 et s’installe à la Ruche, en compagnie de nombreux autres artistes juifs. Invité par Boris Schatz à enseigner à l’école d’art et d’artisanat Betsalel à Jérusalem, il fait un premier séjour en Palestine en 1913, avant de rentrer à Paris pour préparer son émigration définitive.
Retenu en France par le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Abel Pann réalise des affiches populaires et des illustrations de presse destinées à éveiller le sentiment patriotique et à renforcer le moral de la population. Il exécute ainsi une série de dessins consacrés aux puissances alliées et aux atrocités subies par les populations civiles en Belgique et en France. Alerté par la gravité des événements se déroulant sur le front oriental, il se consacre entre décembre 1915 et fin 1916, à une impressionnante suite de cinquante dessins témoignant des pogroms contre les juifs polonais et russes qu’il destine à la publication.
En 1917, Abel Pann quitte définitivement la France pour les États-Unis où son œuvre connaît un grand succès, avant de rejoindre Jérusalem en 1920, se tournant dès lors vers des sujets bibliques.
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