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Vue d’ensemble des synagogues séfarade et ashkénaze à Amsterdam

Gerrit Adriaenszoon Berckheyde (Haarlem, 1638–Haarlem, 1698)

Amsterdam, 1682

Huile sur toile, 58,7 x 73,5 cm.

Dépôt du musée de Picardie, Amiens

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Berckheyde, Synagogues séfarade  et ashkénaze à Amsterdam

Gerrit Adriaenszoon Berckheyde (Haarlem, 1638 - 1698), Gezicht op de Grote en Portugese Synagoge te Amsterdam (Vue de la grande synagogue et de la synagogue portugaise d’Amsterdam), Amsterdam, 1682, huile sur toile, 58,5 × 73,1 cm, dépôt du musée de Picardie, Amiens

A la fin du XVIe siècle, des conversos ou « nouveaux chrétiens », originaires de la péninsule ibérique – persécutés par l’Inquisition qui les soupçonne de pratiquer en secret la religion de leurs ancêtres – trouvent refuge dans les Provinces-Unies protestantes, et en particulier à Amsterdam. Progressivement retournés au judaïsme, ces marranes réapprennent la langue hébraïque et les rites et fondements d’une religion dont ils presque tout oublié. Ils se dotent d’institutions communautaires, ouvrent des oratoires et des écoles, impriment des livres - pour certains en espagnol - et, en 1639, les trois premières congrégations dites « portugaises » fusionnent en une communauté unique.

Soucieux de préserver la tolérance dont ils jouissent en terre batave, leurs autorités entendent maintenir tout risque de désordre, d’où la mise au ban des penseurs critiques de l’orthodoxie rabbinique, tels Uriel da Costa (1585-1640) et Baruch Spinoza (1632-1677), respectivement excommuniés en 1623 et 1656.

Ce tableau, dont il existe deux autres versions, a été réalisé en 1682, peu de temps après l’achèvement des deux bâtiments. La synagogue ashkénaze est inaugurée en 1671 et la synagogue séfarade, dite « portugaise », en 1675. À Amsterdam comme à Venise, les différentes communautés juives se montrent en effet soucieuses de préserver leur culture et leur langue, construisant dans un voisinage proche des synagogues de rites distincts.

Aux clivages religieux, s’ajoutent d’importantes inégalités sociales, les juifs allemands étant globalement pauvres tandis que ceux originaires de la péninsule Ibérique mènent une existence prospère, développant grâce à leurs réseaux familiaux d’importantes activités financières et commerciales avec les Indes orientales, les Amériques et l’Empire ottoman.

Connu pour ses paysages urbains, Gerrit Adriaenszoon Berckheyde peint plusieurs tableaux montrant des vues d’Amsterdam et de ses bâtiments les plus admirés. Le quartier juif d’Amsterdam, ses synagogues et le cimetière d’Ouderkerk attirent en effet très tôt voyageurs et curieux.

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