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Mehitza, la séparation

Rencontre enregistrée à l’occasion de l’exposition et de la parution de l’ouvrage de Myriam Tangi, Mehitza. Ce que femme voit (Biblieurope, 2015)

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Avec un regard résolument subjectif, cet essai photographique retrace l’expérience féminine au sein des différentes communautés du judaïsme contemporain (orthodoxes, traditionnelles, massorti, libérales...), et s’interroge plus largement sur les territoires masculin et féminin dans le monde juif.

Traditionnellement reléguées derrière des voiles, des claustras, des parois translucides, ou surplombant l’espace liturgique depuis un balcon situé à l’étage, les femmes ont un accès indirect au rituel synagogal. Cette distance contrainte, Myriam Tangi s’en empare, non pour dénoncer une discrimination, mais pour construire une vision différenciée et un projet artistique où se conjuguent ses recherches formelles et un récit puisant aux sources du judaïsme. « Si la séparation est une nécessité, que vient-elle nous enseigner lorsqu’elle sépare les hommes et les femmes ? Si la séparation n’est pas une ségrégation, mais est synonyme de liberté, elle ne doit pas rimer avec relégation : cette place peut et doit être repensée. J’ai donc été amenée à diviser la problématique de la mehitza en deux : séparation et place. D’où la nécessité également de repenser la notion d’“égalité”. »

Myriam Tangi vit et travaille à Paris. Peintre, photographe, poète, elle a reçu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles un prix de l’Académie française et un autre de la fondation de la Vocatio. Elle a exposé dans de nombreux pays. Mehitza. Ce que femme voit sera publié au printemps 2015 aux éditions Biblieurope.