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Les outils de Cécile Reims

Dès l’enfance en Lituanie, puis à Paris, à Jérusalem ou à Barcelone, Cécile Reims (née en 1927) dessine le monde qui l’entoure.

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Prix Maratier 2011

Juive, clandestine pendant la guerre, puis sauvée d’une grave tuberculose, Cécile Reims se sent le devoir de donner un sens à cette vie de rescapée et « entre en art », comme on entre en religion.

Sa rencontre avec le graveur Joseph Hecht, en 1945, lui fait découvrir le burin, instrument exigeant qui devient son moyen d’expression privilégié. Dans ces premières années naissent les mystérieuses séries Visages d’Espagne, Métamorphoses et Bestiaire de la mort. Mais, afin de soutenir la vocation d’artiste et le travail de Fred Deux (né en 1924), qu’elle rencontre en 1951, l’engagement de Cécile Reims dans la cause artistique prend une autre forme : elle se détache de son propre travail créateur pour devenir graveur d’interprétation, reportant en gravure le dessin d’un autre artiste. Cécile Reims remplit ce rôle de praticien avec un certain bonheur et un immense talent, et collabore secrètement à l’œuvre gravé de nombreux artistes de la veine surréaliste, dont Hans Bellmer de 1966 à 1975, Salvador Dali de 1969 à 1988, Fred Deux de 1970 à 2008, ou Leonor Fini de 1972 à 1995.

Alors que s’insinue en Cécile Reims le manque de s’exprimer en son propre nom, ses pas la guident un jour vers le Museum d’histoire naturelle, et ce sont les planches d’un Traité anatomique de la chenille qui ronge le bois de saule qui forcent un passage, « un accès à elle-même ». Elle grave à son tour la dissection de cet insecte, et l’album La Chenille consacre, en 1986, sa sortie d’une certaine clandestinité, à laquelle met fin définitivement l’importante rétrospective que lui consacre en 2004 la Bibliothèque nationale de France.

Nourrie par l’observation de la nature, des êtres, des paysages qui l’entourent ou des reproductions de terres d’ailleurs, Cécile Reims, à travers nombre de suites et séries fondées sur un questionnement anthropocentrique, offre une libre projection de ses questionnements intérieurs, révèle un sens caché des apparences et cherche à mettre en images ce qui lie l’ensemble de la création.

Cécile Reims a reçu de la Fondation Pro-MAHJ le prix Maratier pour l’ensemble de son œuvre.

L’exposition a été réalisée en collaboration avec le Musée Jenisch Vevey – Cabinet cantonal des estampes, qui publie le catalogue raisonné de son œuvre gravé, Cécile Reims. L’œuvre gravé, 1945-2011.