La Splendeur des Camondo
Anne Helène Hoog, commissaire de l'exposition, historienne, conservatrice au mahJ, est filmée dans le parcours de l'exposition par Akadem en mars 2010 (1h28)
Elle illustre une des facettes de l’aventure passionnante, en dépit de sa fin tragique, qu’a été le processus d’intégration des juifs en France. Les magnifiques collections, d’une valeur aujourd’hui inestimable, que la France a reçues des Camondo témoignent du goût et de la modernité de ces banquiers éclairés et cosmopolites.
Réalisée grâce aux prêts accordés par les institutions héritières des legs Camondo, l’exposition montrera des archives familiales du musée Nissim de Camondo, des peintures du musée d’Orsay (Boudin, Degas, Delacroix, Jongkind, Manet, Monet, Renoir et Sisley) ainsi que des œuvres d’art du musée Guimet (sculptures chinoises, estampes japonaises) et du musée du Louvre (mobilier, dessins du XVIIIe siècle).
De Constantinople à Paris, banquiers et philanthropes
La banque Camondo est fondée à Constantinople en 1802 par Salomon-Jacob Camondo et ses fils, Isaac et Abraham-Salomon. En 1832, à la mort d’Isaac, Abraham-Salomon hérite de la banque. Il édifiera l’une des plus grandes fortunes de l’Empire ottoman et sera secondé, à partir des années 1850, par ses petits-fils Abraham-Béhor et Nissim.
Banquiers des vizirs, les Camondo participent au développement économique de la Turquie. Philanthropes, ils sont soucieux de s’investir fortement au sein de la communauté juive ottomane. Admirateurs des Lumières, ils veulent faire entrer les juifs de l’Empire dans la modernité par l’éducation et créent la première école juive enseignant les matières profanes en français et en turc. En 1864, ils co-fondent le comité régional de l’Alliance israélite universelle à Constantinople.
En 1865 ils adoptent la nationalité italienne et s’engagent, par des dons généreux, dans la réunification menée par Victor Emmanuel II. Leur action leur vaudra d’être anoblis. En 1869-1870, la famille émigre à Paris et y transfère le siège social de la banque qui prend part à de nombreux projets tel le financement du canal de Suez. En 1872, les Camondo choisissent d’habiter la plaine Monceau.