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Tronc à aumônes

Espagne, 1319

Pierre, 13,2 x 12,5 cm

Dépôt du musée de Cluny ‒ musée national du Moyen Âge, Paris, don d’Alphonse de Rothschild

Image
Oeuvre clé : Tronc à aumônes
Légende

Tronc à aumônes, Espagne, 1319

Légué par le baron Alphonse de Rothschild au musée de Cluny à la fin du XIXe siècle, ce tronc à aumônes daté de 1319 compte parmi les rares objets antérieurs à l’expulsion des juifs d’Espagne en 1492. Il constitue un témoignage matériel unique du judaïsme espagnol médiéval, dont l’aire d’influence s’étendait jusqu’au Languedoc et à la Provence au XIVe siècle.

L’objet servait à récolter les dons à la synagogue lors de la fête des Sorts (Pourim) qui commémore l’échec d’un projet d’anéantissement du peuple juifs en Perse, au IVe siècle avant notre ère, relaté par le livre d’Esther. Il est prescrit de faire ce jour-là des cadeaux à ses proches et des dons aux pauvres (Esther, 9, 22). Deux inscriptions gravées font explicitement référence à la fête : rey Ahasveros y la reyna Ester (« le roi Assuérus et la reine Esther »), et zekhira del nes (« souvenir du miracle »). En effet bien qu’il ne soit pas fait mention dans le texte d’une intervention divine, le Talmud de Babylone (Yoma, 29a) considère qu’il s’agit du dernier miracle.

Gravées en caractères hébraïques, ces inscriptions en judéo-espagnol constituent l’un des plus anciens témoignages de l’usage d’une autre langue que l’hébreu ou l’araméen sur un objet rituel juif.

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