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Arthur Goldschmidt

Rencontre enregistrée à l’occasion de la parution de Puisque le ciel est sans échelle. Dessins d’Arthur Goldschmidt au camp de Theresienstadt (Créaphis éditions, 2014)

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À l’occasion de la parution de Puisque le ciel est sans échelle. Dessins d’Arthur Goldschmidt au camp de Theresienstadt (Créaphis éditions, 2014). Arthur Goldschmidt (1873-1947) est issu d’une famille juive convertie au protestantisme. Il est déclaré juif d’après les lois nazies, et déporté au camp de Theresienstadt en 1942, où il devient le pasteur de la communauté évangélique.

Durant sa détention dans ce « ghetto-camp », il réalise un ensemble de dessins, dans un petit carnet à couverture noire, d’une part, et sur des feuilles volantes, au verso de documents de l’administration du camp, d’autre part. Portraits, scènes de la vie quotidienne, bâtiments, paysages forment un corpus d’environ 120 dessins au crayon et à la pierre noire. Cet ensemble, avec ses qualités esthétiques et documentaires, apporte un éclairage inédit sur Theresienstadt.

Les dessins, conservés par la famille, ont été confiés par l’écrivain et traducteur Georges-Arthur Goldschmidt, fils d’Arthur Goldschmidt, au Centre d’histoire de la résistance et de la Déportation à Lyon, où ils ont fait l’objet d’une exposition au printemps 2015.

L’ouvrage propose plusieurs entrées : art, histoire et littérature. En introduction, l’historienne Annette Wieviorka, spécialiste de l’histoire de la Shoah, apporte des éléments d’explication sur le fonctionnement du camp de Theresienstadt. Les écrivains Marcel Cohen, Guy Pimienta et Roger-Yves Roche proposent une approche littéraire très précise des dessins d’Arthur Goldschmidt, que Georges-Arthur Goldschmidt, Guy Pimienta et Roland Baroin présentent en ouverture du livre. Cet ouvrage, par sa forme épurée, ses tons doux, ses qualités d’im­pression et de façonnage traduit avec sobriété le sentiment d’inquié­tante tranquillité que suggèrent ces dessins, comme l’ombre d’un doute : « J’en craignais la beauté d’exécution, et le caractère parfois presque “idyllique” des paysages pouvait créer, me semblait-il, un véritable malentendu », écrit son fils Georges-Arthur Goldschmidt.