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La modernité yiddish

Conférence enregistrée. Un programme de Rachel Ertel, auteur et traductrice des littératures yiddish et américaine. Dernier ouvrage paru : Royaumes juifs. Trésors de la littérature yiddish (2e tome, éditions Robert Laffont, collection « Bouquins », 2009) - Avec la participation de Julie Moulier, comédienne

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«Dès la naissance de la modernité yiddish, le lien organique entre les caractères hébraïques et les arts visuels est établi. Comme les autres modernismes d’Europe de l’Est, celui du yiddish émerge de la découverte des arts visuels traditionnels et populaires confrontés aux avant-gardes occidentales. Dès la fin du XIXe siècle et surtout après la Première Guerre mondiale, vécue comme une apocalypse, après la révolution et les pogromes d’Ukraine, la modernité yiddish explore les déstructurations et les fragmentations du monde, persuadée que l’art peut transformer la vie. La modernité yiddish stylise les graphèmes hébraïques, désormais mêlés à d’autres formes de création (dessins, gravures, peintures, sculptures). Une symbiose s’opère entre l’écriture de prosateurs majeurs (Peretz, Bergelson, I. J. Singer...), de poètes fulgurants (Markish, Hofstein, U. Z. Grinberg...) et l’expression de plasticiens novateurs (Chagall, Lissitzky, Ryback, Adler...), avec une floraison d’ouvrages et de revues illustrés, surtout sous l’égide de la Kultur Lige. Tous aspirent à des « mobiles de mots », à un art total.»
(R.E.)