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Théodore Chassériau
Juives d’Alger au balcon
1849 Musée du Louvre
© Daniel Arnaudet / Réunion des musées nationaux, Paris

Les Juifs dans l'orientalisme

7 mars - 8 juillet 2012

Proposant un parcours à travers la peinture orientaliste, l’exposition se penche sur la représentation du Juif comme « oriental » dans l’art, de 1832 à 1929.

La route vers l’Orient qu’empruntent les artistes au début du XIXe siècle leur donne l’occasion de découvrir les communautés juives des rives méditerranéennes. Cette rencontre inattendue offre un visage pittoresque à cet Orient souvent rêvé avant d’être visité. Eugène Delacroix au Maroc, Théodore Chassériau en Algérie emplissent leurs carnets d’esquisses de figures juives, qui nourriront de grandes toiles ; la Noce juive de Delacroix (1841) occupe ici une place inaugurale.

Au-delà de l’Afrique du Nord, le périple en Terre sainte est porteur d’enjeux plus symboliques. Mû par des aspirations religieuses et une nouvelle curiosité archéologique, qui s’applique de l’Égypte à la Mésopotamie, l’Occident poursuit au Proche-Orient une quête de ses origines. Les vues de Jérusalem de peintres tels que David Roberts ou Thomas Seddon traduisent ces recherches. Les empreintes des mondes juif, musulman et chrétien se fondent alors dans une peinture biblique renouvelée. Un Bédouin devant sa tente incarne une belle figure d’Abraham chez Horace Vernet, tandis qu’une synagogue de Jérusalem abrite un Jésus prêchant chez Tissot ou Hunt. L’« orientalisation » de la Bible est particulièrement sensible dans l’illustration d’épisodes ayant pour cadre l’Égypte (Joseph) ou la Perse (Esther), et tire parti des connaissances nouvelles sur l’Antiquité.

Dans un contexte où est échue à la peinture la mission d’écrire l’histoire nationale, l’œuvre de quelques artistes juifs européens s’inscrit aussi dans une problématique identitaire. Ainsi pourra-t-on lire le thème de l’exil à Babylone réinterprété comme une matrice emblématique de l’histoire de la dispersion juive, pour Eduard Bendemann ou Henri-Léopold Lévy. Mais on retiendra surtout l’œuvre fulgurante de Maurycy Gottlieb, qui interroge l’histoire juive au miroir de la littérature, ou du christianisme dans sa peinture Le Christ devant ses juges.

Enfin, dans le cadre du projet sioniste promu par Theodor Herzl, en réaction à l’antisémitisme qui se répand en Europe, l’idée d’un « État des Juifs » en Palestine s’accompagne très vite d’une dimension artistique. Au sein de l’École d’art et d’artisanat de Bezalel, et au-delà, les artistes cherchent à élaborer une continuité entre Antiquité biblique et Orient contemporain, et à renouer avec une identité juive orientale.

L’exposition présente des œuvres d’Eugène Delacroix, Théodore Chassériau, Alfred Dehodencq, Jean Lecomte du Nouÿ, Wilhelm Gentz, Charles Cordier, Lucien Lévy-Dhurmer, David Roberts, Thomas Seddon, Jean-Léon Gérôme, Gustav Bauernfeind, Alexandre Bida, Gustave Moreau, Alexandre Cabanel, Horace Vernet, Lawrence Alma-Tadema, William Holman Hunt, James Tissot, Maurycy Gottlieb, Lesser Ury, Zeev Raban, Ephraïm Moses Lilien, Abel Pann, Reuven Rubin, Nahum Gutman...

Commissaires

  • Commissaire général : Laurence Sigal
  • Commissaire scientifique : Nicolas Feuillie

Conseillers scientifiques

  • Christine Peltre
  • Yigal Zalmona pour la section « Les nouveaux Hébreux »


    Autour de l'exposition :

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Cette exposition a bénéficié du soutien de la Direction régionale des Affaires culturelles d’Île-de-France — ministère de la Culture et de la Communication, de la fondation Pro-MAHJ et de la générosité de mécènes qui ont souhaité conserver l’anonymat.

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En partenariat avec le Figaroscope
 

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