Ein Ya'aqov/ Beit Ya'aqov / La Source de Jacob/ La Maison de Jacob
HABIB, Jacob ibn
(
Espagne, 1460 - Thessalonique, 1516
)
(
texte
)
Éditeur :
Aluise, Pietro/ Bragadin, LorenzoVenise,
1625
Inv.
2016.18.016Livre imprimé
Livre d'étude
photo © mahJ
Dimensions :
H. 29,5 - L. 23 - Ep. 5 cmImpression à l'encre sur papier, couverture carton et cuir, gravure sur bois
mahJ,
don de la famille de Gérard Liebermann
Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.
Appartenance à un ensemble
Ensemble de 20 ouvrages provenant de l'ancienne librairie de Gérard Libermann, rue des Hospitalières Saint-GervaisContexte d'utilisation
ÉtudeJustification de la date
Date restituéeHistorique
Cet ouvrage fait partie d'un ensemble de vingt livres de la collection de Gérard Liebermann, récupérés en 2014 par le mahJ dans les locaux de l'entreprise de destruction Paprec, après la fermeture de sa librairie (Bibliophane), rue des Hospitalières-Saint-Gervais.Publié à Venise en 1625 par Pietro Aluise et Lorenzo Bragadin, le Ein Ya'aqov/Beit Ya'aqov (les deux parties de l'ouvrage portent un nom différent) est une compilation d’enseignements talmudiques, assortis de commentaires, rassemblés par Jacob ibn Habib (Espagne, 1460 – Thessalonique, 1516), dont les deux parties ont été publiées pour la première fois en 1516 et 1523 à Salonique (Thessalonique), ville de refuge de ce rabbin ayant fui l'Espagne après l'édit d'expulsion de 1492.
Tout en suivant la structure du Talmud, l’ouvrage porte sur sa partie "Aggadique", c’est-à-dire ses contenus narratifs et exégétiques, excluant la "Halakhah", sa partie strictement juridique.
Après avoir été interdit par la censure, le Ein Yaaqov/Beit Ya'aqov a souvent été réimprimé sous le nom de Ein Yisraël, "La source d’Israël", ce qui ne simplifie pas son identification. L'exemplaire présente d'ailleurs plusieurs passages caviardés lors de la censure à laquelle était soumis au 17e siècle tous les livres imprimés en hébreu.
Maintes fois réimprimé (au moins 23 versions en hébreu, sans compter les traductions), l'ouvrage s'est substitué au Talmud après la destruction de ce dernier sur décision pontificale en 1553 et son inscription à l'index. Très populaire, il est resté très utilisé durant les siècles suivants du fait de sa plus grande accessibilité (compilation plus abordable qu’une édition complète du Talmud).
L’analyse par la restauratrice de la reliure de fortune a révélé le remploi d’un formulaire de fourniture d’uniformes du 2e bataillon d’Afrique, ce qui permet de situer cette intervention à la fin du 19e siècle. S’il est peu probable que le livre ait appartenu à un soldat de ce bataillon disciplinaire, il pourrait avoir été relié par un fournisseur juif maghrébin travaillant pour l’armée. Cette piste est corroborée par la technique très rudimentaire de ligature des pages et par les inscriptions manuscrites apposées par plusieurs propriétaires successifs de l’ouvrage en cursive hébraïque de style séfarade. Cette histoire chaotique est révélatrice de l'usage sur une très longue durée de nombreux livres d'étude juifs, en particulier ceux destinés à un lectorat populaire.
Description
L'ouvrage a perdu sa page de titre. Il s'ouvre sur l'autorisation rabbinique du sefer Beit Lehem Yehoudah, index du Ein Ya'aqov/Beit Ya'aqov d'Ibn Habib, rédigé et imprimé en 1625 à Venise par Léon de Modène en même temps qu'une nouvelle édition de l'ouvrage. Cette première page porte une dédicace à David et Joseph Nahmias fils de Yitshaq Nahmias, les financeurs de l'opération.
La suite du livre correspond au texte du Ein Ya'aqov et du Beit Ya'qov (2e partie de l'ouvrage) mais certains cahiers ont été inversés lors de la réfection de la reliure à la fin du 19e siècle, d'où l'aspect chaotique de l'ouvrage.
Les cahiers sont ligaturés de manière très rudimentaire avec une cordelette. Réalisée avec des moyens de fortune par un amateur, la reliure remploie une partie du cuir d'origine, et utilise en complément un formulaire de fourniture d'uniformes du 2e bataillon d'Afrique de la fin du 19e siècle.
Marques
Mentions manuscrites à l'encre sur les deux dernières pages/ tampon sec "Archives MAHJ" dans le coin inférieur gauche de la première page/ Passages caviardés par la censureLangue
HébreuPublication
Nina de Angelis, "La source de Jacob". Etude et conservation curative d'une reliure de fotune du XIXe siècle d'un exemplaire du Ein Yaaqov du rabbi Jacob ibn Habib, édition censurée vénitienne de 1625 (Paris, MAHJ). Institut national du Patrimoine, diplôme de restaurateur du patrimoine, spécialité Arts graphiques, option Livre, 2020, 306 p.