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Ensemble de croquis d'audience des procès Zola et Dreyfus

FEUILLET, Maurice ( Paris, 1873 - Paris, 1968 )
RENOUARD, Paul ( Cour-Cheverny, Loir-et-Cher, 1845 - Paris, 1924 )
Paris, France,
1898-1899
Inv.
2020.28.001
Dessin
Croquis d'audience
Dimensions :
Dimensions variables
Crayon graphite, pierre noire sur papier
mahJ,
Acquis grâce à une souscription publique

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Justification de la date
Procès Zola, Paris, 7- 23 février 1898 ; Procès de Dreyfus, Rennes, 7 août - 9 septembre 1899
Historique
Maurice Feuillet (Paris, 1873-1968) s’est distingué à la fois comme dessinateur, journaliste, critique d’art et collectionneur. À l’âge de 19 ans, il est l’un des seuls témoins du duel entre Paul Déroulède et Georges Clemenceau et ses esquisses sont remarquées par la presse périodique illustrée. Il collabore ensuite avec divers journaux nationaux et étrangers, notamment L’Univers illustré, le Daily Graphic à Londres ou Le petit bleu de Bruxelles. Après avoir représenté la dégradation du capitaine Dreyfus en 1895, il est accrédité en 1898 et 1899 pour couvrir les procès d’Émile Zola et d’Alfred Dreyfus, qui voient éclater l’Affaire, jusque-là peu connue du public. Secrétaire du Comité directeur de la presse étrangère, il milite pour le droit des illustrateurs de presse. En 1923, il fonde le Figaro artistique, supplément hebdomadaire consacré à l’art, puis devient le directeur du Gaulois artistique. Parallèlement à sa carrière d'illustrateur et de critique d'art, il se spécialise dans l'histoire du dessin depuis le XVIIe siècle et en devient un expert reconnu. Il a fait don de sa collection de dessins à la ville de Marseille (musée Borély).

Le procès Zola se tient aux assises de la Seine du 7 au 23 février 1898, dans un climat d’extrême violence, après que l’écrivain a été poursuivi pour diffamation par le ministre de la Guerre suite à la parution de sa célèbre lettre au président de la République, « J’accuse », à la une de L’Aurore du 13 janvier, au lendemain de l’acquittement du commandant Esterhazy par le Conseil de guerre. Alexandre Perrenx, directeur du quotidien est également poursuivi. Bien que Zola ait été condamné à la peine maximale, 3 000 francs d’amende et un an de prison, ce procès est considéré comme un succès par le parti dreyfusard qui y gagne une reconnaissance internationale. Citant près de 200 témoins, l’avocat Fernand Labori met en évidence la collusion des pouvoirs militaires et politiques, ainsi que la faiblesse des accusations portés à l’encontre du capitaine.

Le conseil de guerre réuni à partir du 7 août 1899 au lycée de Rennes (aujourd’hui lycée Emile-Zola), a été rendu inévitable par la révélation du faux du capitaine Henry et son suicide le 31 août 1898, imposant la cassation, le 3 juin 1899, du procès de 1894 ayant condamné Dreyfus au bagne à perpétuité. Il se tient en présence de l’accusé, rapatrié de l’île du Diable, dans une ville « en état de siège », l’avocat Labori faisant l’objet le 14 août d’une tentative d’assassinat en pleine rue. Le verdict du 9 septembre 1899 réaffirme la trahison de Dreyfus, le condamnant à dix ans de réclusion, tout en lui accordant « des circonstances atténuantes ». Le capitaine est gracié quelques jours plus tard par décret présidentiel mais ne sera définitivement réhabilité qu’en 1906.

Les 58 lots acquis – certains comprenant plusieurs pièces –, regroupent 220 dessins. À l’exception d’une dizaine de calques, très fragiles par nature, ils sont dans un excellent état de conservation, le fonds provenant directement de la famille de l’artiste. La plupart de ces dessins sont signés et datés. Beaucoup portent en légende l’identité du sujet (plus de cinquante personnes différentes, dont la plupart des acteurs essentiels).

Maurice Feuillet se montre un dessinateur virtuose, exécutant plus de cent cinquante portraits ainsi que des scènes de prétoire ou des vues du public. Réalisés pour documenter les procès, ces dessins se distinguent par leur traitement neutre et objectif des protagonistes des deux camps, loin des nombreuses carricatures publiées durant l’Affaire. Les uniformes militaires et les robes des magistrats sont détaillés, les poses variées, le contraste entre le traitement quasi photographique des visages et le reste du dessin esquissé à plus grands traits leur conférant un caractère particulièrement expressif. De formats divers, ils illustrent par leur diversité toutes les étapes du travail de l’artiste, du croquis rapide au dessin le plus abouti, en passant par des esquisses plus ou moins poussées. Quelques exemplaires portent des traces de repères apposés lors de leur reproduction par les journaux.

Un lot de dessins du procès Dreyfus n'est pas de la main de Feuillet mais de Renouard. Il s'agit des dessins originaux reproduits dans une série de lithographies dont le mahJ possède l'ensemble des planches.
Description
Ensemble de 220 dessins de presse des procès Zola et Dreyfus, répartis sur 205 feuilles (certaines recto-verso) et de formats divers.
Langue
Français