Sans titre

Ouverte à la fin des années 1970, rue Rambuteau à Paris, la galerie Jaquester (contraction des prénoms de Jacques et Esther Topiol) se distingue par l’originalité de ses choix de programmation et des artistes qu’elle défend. Esther Topiol (1933-2016) imprime à la galerie une ligne artistique portée vers l’abstraction et la peinture expressionniste, ce qui la conduit à exposer Gérard Collot, Jeanne Coppel, Colette Brunschwig, Liliane Klapisch ou Jacques Mandelbrojt. Elle a beaucoup œuvré pour mieux faire connaître la scène artistique israélienne en montrant les représentants les plus importants de l’art israélien des années 1970 et 1980, notamment Mordecai Ardon, Nissan Engel, Moshe Kupferman et Anna Shanon. La galerie reste en activité pendant près de vingt ans.
Quelques années avant sa disparition, Esther Topiol contacte le mahJ afin de donner un ensemble de soixante-quatre œuvres représentatives des artistes exposés dans sa galerie.
Colette Brunschwig, artiste française majeure de la seconde moitié du XXe siècle. Une monographie publiée par la galerie Jocelyn Wolf, à paraître en 2019, permettra de faire connaître l’étendue et l’importance de son œuvre. Née au Havre en 1927, Colette Brunschwig passe les années de guerre dans le sud de la France. À Paris dès 1945, elle se confronte à un monde bouleversé auquel l’art va essayer de donner forme. Sa formation, à l’école nationale des Beaux-Arts et dans l’atelier d’André Lhote, est marquée par ce questionnement. Influencée par le surréalisme autant que par la découverte de la peinture chinoise, elle expose des œuvres abstraites à partir de 1952 à la galerie Colette Allendy. Rejetant toute instantanéité du geste, elle va chercher à introduire une dimension temporelle, un jeu de superpositions au cœur duquel de nouvelles formes, aux résonnances spectrales, pourraient apparaître.