Arche sainte
Vienne, Autriche,
1700-1709
Inv.
D.98.04.125.1 CLancien inv.
CL 12239Objet cultuel
Arche sainte
Aron qodesh, ארון קודש
photo © RMN-Grand Palais - mahJ / Gilles Berizzi
Dimensions :
H. 56 - L. 21 - Pr. 14,5 Argent repoussé, ciselé, doré et verroterie colorée
Dépôt du Musée national du Moyen Âge
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Contexte d'utilisation
Synagogue/ TorahJustification de la date
Daté par le poinçonHistorique
Servant comme toutes les arches saintes à conserver les rouleaux de Torah, ce type d’arche miniature était utilisé par de riches particuliers pendant leurs voyages ou dans leur oratoire privé, cet exemplaire étant accompagné d’un étui de protection en cuir gaufré facilitant son transport. Objet exceptionnel, il a été acquis au milieu du XIXe siècle par le chef d’orchestre et compositeur Isaac Strauss (1806-1888), et donné après sa mort avec les autres pièces de sa collection au musée de Cluny par la baronne Charlotte de Rothschild.La petite armoire, en argent partiellement doré, est ornée d’incrustations de verre imitant des pierres précieuses. Reposant sur quatre pieds, elle est dotée de portes arrondies, en forme de Tables de la Loi et surmontée d’une triple couronne, symbolisant les trois couronnes de la Torah, de la prêtrise et de la royauté.
Elle porte les poinçons autrichiens de la ville de Vienne en 1707 et de l’orfèvre viennois Caspar Zacharias Raiman (actif à partir de 1692), ayant probablement été exécutée pour Samson Wertheimer (Worms, 1658 – Vienne 1724). En effet, le rouleau de Torah conservé à l’intérieur est protégé par une bandelette (mappah) brodée du nom de son petit-fils, Joseph ben Simon Wolf Wertheimer.
Allié à la puissante famille des Oppenheimer, Samson Wertheimer est le prototype du « juif de Cour ». Banquier en même temps que rabbin de la ville d’Eisenstadt, il s’installe à Vienne en 1684 et devient le financier des empereurs Léopold Ier, Joseph Ier et Charles VI. Jouissant d’une grande influence, il intervient en faveur des communautés juives menacées, à Worms, Francfort et Rothenburg, ou encore de celles de Hongrie, ravagées par la guerre, avant d’être nommé grand rabbin de Hongrie. Philanthrope et érudit, il fait construire des synagogues, finance des écoles talmudiques et l’impression d’une édition complète du Talmud à Francfort-sur-le-Main (1712-1722)
Provenance
Collection Strauss n°3Première exposition publique en 1878 au Palais du Trocadéro dans le cadre de l’Exposition Universelle, en 1890
Description
La petite armoire, en argent partiellement doré, est ornée d’incrustations de verre imitant des pierres précieuses. Reposant sur quatre pieds en forme de boules aplaties, elle est dotée de portes arrondies, en forme de Tables de la Loi et de colonnes torses aux quatre angles. L'ensemble est surmonté d’une triple couronne, symbolisant les trois couronnes de la Torah, de la prêtrise et de la royauté, sommée d'un angelot jouant du luth. A l'intérieur, le rouleau de Torah est protégé par une bandelette (mappah) portant une inscription brodée en hébreu
Marques
Poinçon de Vienne aux armes des Habsbourg et date 1707 et poinçon de Caspar Zacharias Raiman, maître depuis 1692 : CZR dans un trilobe, (Reitzner p.159 n°445)Bibliographie
Georges Stenne, Description des objets d’art religieux hébraïques, Paris, 1878, n° 3 (disponible sur gallica.fr).Synagoga : Jüdische Altertümer Handschriften und Kultgeräte (expo Historisches Museum Frankfurt am Main),1961,cat. C8
Victor Klagsbald, Catalogue raisonné de la collection juive du Musée de Cluny,RMN,1981,n° 125
Publication
- "Guide des collections", musée d’art et d’histoire du Judaïsme, 1999, 160 p. (p.75);- "Musée d’art et d’histoire du Judaïsme", Connaissance des Arts, hors-série, 2016, 66 p. (p.41)