Édouard Moyse, autoportrait (1853)
© RMN-Grand Palais / Franck Raux
Édouard Moyse (1827-1908), peintre d’origine lorraine, s’est attaché à développer une œuvre de « genre israélite » – selon la formule de l’époque –, traitant à la fois des scènes de la vie juive et des moments historiques qui ancrent les principes défendus par les juifs émancipés intégrés aux nations européennes. « »
Édouard Moyse (1827-1908), peintre d’origine lorraine, s’est attaché à développer une œuvre de « genre israélite » – selon la formule de l’époque –, traitant à la fois des scènes de la vie juive et des moments historiques qui ancrent les principes défendus par les juifs émancipés intégrés aux nations européennes. Tout en conservant sa fidélité à la Lorraine il entremêle les valeurs françaises à celles du judaïsme dans une synthèse propre au franco-judaïsme du xixe siècle que l’on a qualifiée d’« israélitisme ». Il s’en fait le chantre, en représentant en 1868 son acte fondateur, le Grand Sanhédrin, assemblée de rabbins convoquée par Napoléon en 1806. Édouard Moyse est le maître français incontesté de cette peinture de l’émancipation, pratiquée en Allemagne par Moritz Oppenheim ou en Pologne par Maurycy Gottlieb. Si quelques autres peintres, comme Édouard Brandon ou Alphonse Lévy, traitent aussi de scènes de la vie juive, Moyse s’en fait une spécialité au point d’être surnommé « le peintre des rabbins » et donne une coloration spécifique à ses représentations. Il livre également une magnifique série de pastels sur les juifs d’Algérie, où il découvre l’universalité du judaïsme ; il combinera désormais dans ses compositions des motifs typiques des mondes juifs européen et maghrébin. Présentation inédite des oeuvres du plus important peintre juif français du XIXe siècle, cette exposition, organisée par le musée d’art et d’histoire du Judaïsme et le musée des Beaux-Arts de Nancy, permet la découverte d’une expression artistique méconnue du judaïsme. Elle est accompagnée d’une monographie de Jean Bernheim, préfacée par Dominique Jarrassé, Édouard Moyse ou la peinture israélite (Esthétiques du divers, 2012).
Commissariat de l’exposition
Commissaire : Dominique Jarrassé, université de Bordeaux
Commissaire adjoint : Jean Bernheim
Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l'Antisémitisme (DILCRA)