Lasar Segall, Femmes errantes II
1920, Lucie Ferreira-Alaxandrovitch
©MAHJ
Artiste, amie et modèle de Lasar Segall, Lucie Citti Ferreira Alexandrovitch a offert au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme un exceptionnel ensemble de gravures, de dessins, de sculptures et de livres illustrés qui lui furent donnés par cet artiste auquel le Musée a consacré en 2000 une exposition, « Lasar Segall, Nouveaux Mondes ».
Né à Vilna, en Lituanie, Lasar Segall (1891-1957) s’est construit dans ses émigrations successives, tout en conservant l’empreinte du monde juif traditionnel dont il est issu. Marqué par l’expressionnisme allemand dans l’inspiration formelle de son œuvre picturale et graphique et par son passage à Paris, il s’installe au Brésil en 1924, où il découvre l’impact de la couleur et élabore une représentation sublimée du primitif et de l’exotique. À partir des années trente, son œuvre se développe dans une résonance presque fébrile à l’histoire et aux événements tragiques qui secouent l’Europe. Lasar Segall incarne un art juif de l’exil, par sa compréhension immédiate des mondes qu’il traverse, par sa volonté de faire d’une expérience de la marginalité une épreuve universelle.