Agnès Desarthe
© Binet
À l’occasion de la publication de son roman Le Remplaçant, aux éditions de l’Olivier (2009)
Conversation avec Laure Adler, écrivain et journaliste
« Peut-être ferais-je mieux de commencer par expliquer que mon grand-père n’est pas mon grand-père. Bouz, Boris, Baruch n’est pas le père de ma mère. Le père de ma mère a été tué à Auschwitz en 1942. B.B.B. – appelons-le ainsi, pour faire plus court – est l’homme avec qui ma grand-mère, la vraie, a refait sa vie... si l’on peut dire. »
(A.D.)
Né en Moldavie, province tour à tour roumaine et soviétique avant d’être annexée par l’Ukraine, B.B.B. traverse le siècle sans déranger personne. Occupant cette place laissée vacante, il joue un rôle à la fois discret et nécessaire. Lui, le « remplaçant », est devenu irremplaçable. En confrontant son image avec celle du pédagogue polonais Janusz Korzack, directeur de l’orphelinat du ghetto de Varsovie et remplaçant héroïque, Agnès Desarthe trace le portrait de son anti-héros favori.
Agnès Desarthe est écrivain et traductrice. Elle a publié de nombreux ouvrages pour la jeunesse à l’École des loisirs et plusieurs romans, dont le dernier, Mangez-moi (éditions de l’Olivier, 2006), est paru aux États-Unis, en Angleterre et en Allemagne en 2008