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Les Petites Américaines (Les Demoiselles américaines)

Jules Pascin (Vidin, 1885 – Paris, 1930)

États-Unis, 1916

Huile sur toile, 60,2 x 73 cm

Paris, mahJ, don de Claire Maratier

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Jules Pascin est né en Bulgarie au sein d’une famille de riches négociants d’origine italienne et séfarade, qui s’établit à Bucarest en 1892. Après un passage par Budapest et Vienne où, malgré l’opposition de son père, il entreprend en 1902 des études artistiques, il s’inscrit en 1903-1904, à l’école d’art Moritz Heymann de Munich. Les cinq années suivantes, il travaille comme illustrateur pour les magazines satiriques allemands Simplicissimus, Lustige Blätter et Jugend. Une grande partie de son œuvre restera d’ailleurs marquée par la force de la satire et de la caricature. En 1905, il s’installe à Paris, sous le nom de Pascin et intègre le cercle des artistes germanophones fréquentant le café du Dôme. En 1907, la galerie Cassirer à Berlin organise sa première exposition. Il participe au Salon d’automne de 1908 à 1912 et expose à la Sécession de Berlin (1911), au Sonderbund de Cologne (1912) et à l’Armory Show de New York (1913). Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il embarque pour les États-Unis, où y passe les années de guerre en voyageant dans les États du Sud et à Cuba. Devenu citoyen américain en 1920, il rentre à Paris et s’installe à Montparnasse, rue Joseph-Bara, où vivent déjà Moïse Kisling et Léopold Zborowski. Il y organise de nombreuses soirées et prend pleinement part à la vie nocturne parisienne en compagnie de Pierre Mac Orlan, André Salmon et Léonard Foujita. Pascin connaît alors le succès. Ses œuvres sont exposées aux États-Unis et en Europe. En 1922, il vend plusieurs œuvres au collectionneur américain Albert C. Barnes et, en 1929, il signe un contrat avec la galerie Bernheim-Jeune. L’année suivante, il se suicide dans son atelier parisien. Les Petites Américaines est une œuvre réalisée lors de son séjour aux États-Unis. On y retrouve son goût pour les sujets féminins et le nu, avec des femmes aux formes généreuses et aux poses avachies, croquées à la manière d’un caricaturiste. Son trait est délié et rapide, l’artiste se souciant peu d’exactitude anatomique. Cherchant à retrouver sur la toile la légèreté à laquelle il excelle sur papier, il emploie des couleurs diluées dans beaucoup d’essence, pratiquant l’huile en aquarelliste. Ce tableau fait partie d’un ensemble de dix-huit peintures de l’École de Paris donné au mahJ par Claire Maratier (1915-2013), la fille de Michel Kikoine, rassemblant des œuvres de son père, ainsi que d’Henri Hayden, Chaïm Soutine, Pinchus Krémègne, Louis Marcoussis et Jules Pascin. Il a été présenté en 2004 lors d’une exposition croisant les œuvres de Pascin du mahJ avec celles du musée d’art moderne de la ville de Paris.

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