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Nature morte cubiste

Alice Halicka (Cracovie, 1894 – Paris, 1975)

France, 1915

Gouache sur papier, 32,5 x 25,5 cm (feuille)

Dépôt de la fondation Pro mahJ, don de David et Sura Smolas

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Alice Halicka (Cracovie, 1894 – Paris, 1975), Nature morte cubiste, France, 1915. Gouache sur papier, 32,5 x 25,5 cm

Dépôt de la fondation Pro mahJ, don de David et Sura Smolas

Née dans une famille de médecins, Alice Halicka grandit entre Vienne et Cracovie, puis se forme à l’académie Hollosy à Munich, avant de s’installer à Paris en 1912 et de s’inscrire à l’académie Ranson. En 1913, elle épouse son compatriote, le peintre Louis Marcoussis (1878-1941), qui lui présente le cercle des cubistes, notamment Guillaume Apollinaire, Max Jacob et Juan Gris. Elle participe au Salon des indépendants dès 1913. Lorsque Marcoussis est mobilisé, elle s’installe en Normandie, où elle travaille intensément dans un style cubiste qu’elle abandonnera par la suite. Dans ses mémoires elle rapporte que Marcousis l’aurait dissuadée de poursuivre dans cette voie lui disant qu’« un cubiste dans la famille ça suffisait ». À partir des années 1920, elle se consacre essentiellement à des recherches d’œuvres-reliefs combinant peinture, papiers collés et assemblages de tissus, de boutons, de fil de fer et de plumes. En 1924, elle séjourne à Cracovie où sa visite du quartier juif de Kazimierz lui inspire une serie de peintures et les illustrations  du livre Les Enfants du ghetto d’Israel Zangwill (1884-1975). Dans le domaine de la mode et des arts décoratifs, elle crée également des dessins de tissus et de papiers peints pour les établissements Dumas, Bianchini et Rodier, et, entre 1935 et 1838, des études publicitaires pour Helena Rubinstein aux États-Unis. Alice Halicka expose régulièrement au Salon d’automne, au Salon des Tuileries et aux Surindépendants, et participe à de nombreuses expositions collectives dans des galeries de renommée internationale : Berthe Weill, Paris, 1921 ; Mansard Gallery, Londres, 1922 ; Bernheim Jeune, Paris, 1923 ; Kunsthaus, Zurich, 1926 ; George Petit, Paris, 1930 ; René Gimpel, New York, 1936 ; Wildenstein, Paris, 1947 ; Colette Allendy, Paris, 1948. Dans cette oeuvre, elle s’approprie les principes du cubisme mis en œuvre par Braque et Picasso, comme l’absence de perspective, l’abandon du point de vue unique, l’éclatement du sujet, la géométrisation des formes et le choix d’une palette chromatique réduite aux tons de bruns et de gris. L’artiste prend ici pour sujet un instument de musique, probablement un violon posé sur un guéridon, et le représente sous différents angles, obtenant une fragmentation de l’objet qui n’est pas sans évoquer les vibrations de la musique. Ses expérimentations dureront le temps de la Première Guerre mondiale, elle choisira ensuite une voie plus personnelle, revenant à la figuration. Ce tableau a été légué au mahJ par David et Sura Smolas, en même temps que cinq autres œuvres de leur importante collection d’art moderne. Ayant suivi avec attention la création du musée, ils souhaitaient y renforcer la présence de l’art moderne.

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