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Acquisitions 2020

En dépit de deux confinements, l’année 2020 a été particulièrement riche en matière d’acquisitions avec plus de 500 entrées en 23 achats, 2 dépôts et 50 dons, pour certains d’une très grande importance, signe du soutien sans faille du public au projet du mahJ.

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Alfred Dreyfus au procès

Croquis d'Alfred Dreyfus au procès, le 12 août 1899

L’ensemble se compose de 40 œuvres d’art moderne ou contemporain, 79 tirages photographiques, 46 judaica et quelques 345 pièces pour les collections historiques.

Beaux-arts

Le musée s’est enrichi de 40 peintures ou œuvres d’art graphique, 11 par achat et 29 par don (18 donateurs).

La préparation des expositions « Chagall, Modigliani, Soutine. Paris pour école (1905-1940) » et « Hersh Fenster et le shetl perdu de Montparnasse » a été l’occasion d’échanges fructueux avec les familles des artistes et des collectionneurs passionnés, suscitant des dons d’autant plus importants qu’ils concernent souvent des artistes absents des collections publiques ou peu représentés comme Etienne Farkas, Léon Weissberg, Adam Biro, Esther Carp ou Marie Chabchay qui deviendra la première conservatrice du musée d’art juif ouvert rue des Saules en 1948. On signalera aussi le don de trois livres d’artiste, de deux aquarelles d’Hélène Mayvald en 1941, illustrant la vie quotidienne dans le camp d’internement de de Rieucros, et celui d’un portrait d’Émile Zola dessiné par Ernest Pignon-Ernest en 1994 sur une reproduction du « J’accuse » de L’Aurore – une maquette destinée à l’édition d’une lithographie –, complété par plusieurs dessins préparatoires de l’artiste.

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Paysage enneigé près de Paris

Abraham Weinbaum

Parmi les achats, on mentionnera deux paysages et un portrait d’Abraham Weinbaum, un dessin d’Alice Halicka figurant Kazimierz, le quartier juif de Cracovie, un autoportrait en clown d’Isaac Païles et surtout un énigmatique portrait du poète russe David Knout (1900-1955) par Ary Arcadie Lochakov, un de ces artistes oubliés, mort à Paris pendant l’Occupation dans le plus complet dénuement.


Photographie

Le mahJ a reçu 79 tirages photographiques de trois donateurs : quinze photographies anciennes sur la Terre sainte, un album de 17 épreuves du Keren ha-Yesod datant de 1956 et deux ensembles de tirages de Maurice de Tolédo, un reportage sur l’arrivée des juifs russes en Israël en 1962 et des portraits de Roland Topor et de son père, Abraham.

Judaica

Les collections se sont enrichies de 47 objets, dont 43 par don (16 donateurs) à commencer par une exceptionnelle haggadah sur parchemin copiée en 1731 en Allemagne. Ce manuscrit se distingue par la richesse de ses illustrations à la plume, inspirées de celles de la célèbre édition imprimée à Venise en 1609 par Giovanni di Gara. Le mahJ a aussi bénéficié du don de plus d’une vingtaine de pièces de costumes, bijoux ou objets rituels provenant d’Afrique du Nord, en particulier un exceptionnel coffre de Torah (tiq) provenant d’une famille de grands rabbins de Tunis, confectionné en 1846 en mémoire d’une jeune-fille prématurément décédée.

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Haggadah de Pessah, don de la famille Léon 1

Haggadah de Pessah (récit de la Pâques). Copiée et décorée à la plume sur parchemin en 1731, scribe anonyme. Don de la famille Léon.

 

Le mahJ a obtenu en dépôt de la bibliothèque de l’AIU un Tseéna ou-Reéna (Sulzbach, 1771), traduction biblique commentée, en yiddish, illustrée de nombreuses gravures sur bois, ainsi qu’un exceptionnel contrat de mariage italien (Finale, 1776) dont le décor est à la fois enluminé et découpé dans l’épaisseur du parchemin selon la technique du canivet.

Il n’a réalisé que deux achats dans cette catégorie, une édition en hollandais des Rites et coutumes des juifs d’Italie de Léon de Modène (Amsterdam, 1693), enrichie de gravures sur cuivres de Jan Luiyken, et un Philologus Hebraeo-Mixtus du chrétien Johannes Leusden (Utrecht, 1699) présentant également une dizaine de planches illustrant différents moments de la vie juive.

Collections historiques

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Affiche en faveur des juifs d'URSS

Le cru 2020 s’est révélé exceptionnel dans cette catégorie avec 345 items dont 136 dons (6 donateurs). Le mahJ a ainsi reçu d’un couple d’anciens militants, un ensemble de plus de 13O affiches imprimées entre 1969 et 1975 par des comités de défense des juifs d’URSS. Le plus souvent anonymes, mais parfois signées d’artistes tels qu’Agam ou Benn, ces affiches sont rédigées en français, anglais, espagnol ou hébreu, témoignant de l’ampleur de la mobilisation en faveur de l’émigration des Juifs russes. On mentionnera le don du costume d’académicienne de Simone Weil, réalisé par Christian Dior, d’un carnet manuscrit, joliment illustré, retraçant toutes les activités d’une troupe d’éclaireurs israélites parisiens en 1950 et d’une gravure méconnue figurant le brûlement des juifs de Strasbourg en 1349, lors de la peste noire.

Parmi les achats, on citera un exemplaire du Journal révolutionnaire d’Abraham Spire édité en yiddish à Metz en 1789-90 pour informer les juifs de l’Est de la France des débats parisiens – un des plus anciens périodiques juifs au monde, et le premier en France –, un exemplaire de la loi de 1831 instaurant la rémunération des officiants israélites, à l’instar des cultes chrétiens, et surtout la préemption 206 croquis d’audience réalisés par le journaliste et dessinateur Maurice Feuillet (1873-1968) lors des procès de Zola (1898) et Dreyfus (1899), moments cruciaux dans la médiatisation de l’Affaire. D’une grande qualité, ils viennent enrichir le fonds donné par la famille du capitaine d’une incroyable galerie de portraits des protagonistes de cette épisode majeur de l’histoire de France, des acteurs principaux aux multiples experts et témoins convoqués par les deux camps. Cet ensemble a fait l’objet d’une souscription publique couvrant ainsi ses frais d’achat, de restauration et de numérisation.

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