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Rue de France

ELBAZ, Sophie ( Paris, 1960 )
Paris, France,
2012
Inv.
2013.13.001.1
Photographie
Dimensions :
H. 60 - L. 60 - Ep. 2,5 cm
Diasec
mahJ,
don de Sophie Elbaz

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Appartenance à un ensemble
Triptyque "Regarde vers le ciel"
Historique
Le triptyque "Regarde vers le ciel" a pour sujet le passé et le présent de la ville de Constantine et de la communauté juive qui y vécut.
Sophie Elbaz y retrace son errance en quête du souvenir de son grand-père paternel, le médecin juif séfarade Jonathan Elbaz, qui choisit de rester à Constantine au lieu de suivre ses trois enfants et sa femme en France dans les années 1950. Il mourut dans cette ville le 21 décembre 1962, 6 mois après l’indépendance de l’Algérie.
C’est par cette quête que l’artiste initia une réflexion plus intime sur son histoire familiale dont les conséquences ont été déterminantes dans son parcours personnel et artistique. Sophie Elbaz s’est appuyée sur un travail, réalisé entre 2007 et 2012. En 2007, sur les traces de ses origines paternelles séfarades, l’artiste réalise à Constantine un premier film à la mémoire de son grand-père, Jonathan Elbaz, et le triptyque photographique L’Ile fantastique, reflet de son idéalisation d’une origine retrouvée. Ces œuvres furent présentées dans l’exposition L’envers de soi à la Maison Européenne de la Photographie en 2008.
L’importance de l’imaginaire dans l’accueil fait aux souvenirs hérités ou recomposés est primordiale. L’embellissement de la mémoire familiale dans le discours du deuil ou dans celui de la rupture caractérise souvent les visions de la deuxième génération. Les voyages que Sophie Elbaz effectua à Constantine et en Algérie furent pour elle la source d’une expérience complexe, extatique puis douloureuse de la confrontation au réel. C’est donc dans une vision tout à fait nouvelle, à travers les images du passé et celles qu’elle a créées, qu'elle exprima enchantement et désenchantement, moteurs d'une oeuvre singulière et intime.
Au terme du voyage, la dimension imaginaire s’est progressivement effacée pour laisser la place à une vue sur l’Algérie d’aujourd’hui. Il en émerge un bilan désenchanté qui ne met pas pour autant un terme à l’affection de l’artiste pour ce lieu puisqu’elle donne un titre à cet espace : Et si les hommes meurent, les lieux restent…
Née à Paris en 1960 de père, né en Algérie et de mère Française, Sophie Elbaz part pour les USA en 1983 où elle est admise à l'ICP (International Center of Photography) à New-York. À sa sortie, elle installe pour REUTERS le premier réseau photo en Afrique de l’Ouest (1987). En 1989, elle entre à l’agence SYGMA. Seule femme du département « news magazine », elle couvre de grands événements qui forgeront sa vision. Reporter photographe durant le conflit des Balkans, elle reçoit, le prix Villa Médicis Hors les Murs pour ce travail en 1994.
En 1995, elle quitte le monde des agences pour se consacrer à son travail personnel. Cette même année, elle découvre Cuba où elle travaille depuis. À partir de 2000, elle se consacre de plus en plus à sa quête artistique. En 2007, elle achève sa trilogie Aleyo : Le Sacré, le Politique et le Corps à Cuba. Pour conclure sa quête de l’origine, elle part sur les traces de ses origines paternelles séfarades qui la conduisent à Constantine, en Algérie. Elle y réalise un premier film à la mémoire de son grand-père, Jonathan Elbaz (acquis par la Maison Européenne de la Photographie). Plusieurs autres voyages en Algérie suivront. Fin 2008, une résidence d’artiste de deux mois à Rio verra Les Rêveries de la Terre exposées en juin 2009 dans le cadre de l’Année de la France au Brésil.
Nombre de ses tirages appartiennent aujourd’hui à des collections publiques et privées.
Description
Deux façades de l'angle d'un bâtiment blanc et bleu couvertes d'un échafaudage avec lambeaux de bâche, photographiées en contre plongée à partir du premier étage; en arrière plan, en biais, à droite, un deuxième bâtiment de façade blanche
Signature
Au verso
Bibliographie
« Le Réel enchanté : Sophie Elbaz, Géographies intérieures », dans le catalogue du « Mois de la Photo à Paris, 2012 », Actes Sud / Maison européenne de la Photographie, 2012, pp.304-305.