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Portrait micrographié de l’écrivain yiddish Ytzhak Leybush Peretz

Varsovie, Pologne,
1939, Avant
Inv.
IM/0882
Imprimé
Dessin
Dimensions :
H. 59 - L. 46 cm
Impression sur papier
mahJ,
don de Paul-Médecin Honigman

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Historique
L’œuvre apparentait au père du donateur qui l’a rapporté de Varsovie au moment de son installation en France entre les deux guerres.
Il s’agit du portrait de l’écrivain yiddish Ytzhak Leybush Peretz (Zamosc, 18 mai 1852- Varsovie, 3 avril 1915), considéré comme l’un des trois pères de la littérature yiddish moderne, aux côtés de Mendele Moikher Sforim et de Sholem Aleikhem. Ce portrait est exécuté dans la technique de micrographie composé avec le texte d’un drame dont Y.L. Peretz est auteur, Di goldene Keyt [Chaine d’or].
Y.L. Peretz est né dans un shtetl de Zamość (Pologne) dans une famille d'ascendance sépharade, et éduqué dans une famille orthodoxe. Il fut séduit, dès l'âge de quinze ans, par les idées de la Haskalah, les lumières juives. Prenant ses distances avec son milieu d’origine, il se lança dans des lectures profanes, lisant en polonais, en russe, en allemand et en français. Il renonça au projet de rejoindre une école rabbinique réformée à Zhytomyr, et se maria avec la fille de Gabriel Judah Lichtenfeld, un poète et écrivain peu connu. Il divorce en 1878 et se remarie avec Hélène Ringelblum. À la même époque, il réussit le concours d'avocat, métier qu'il exerça pendant une dizaine d'années, jusqu'à la révocation de son autorisation en 1889 par les autorités de la Russie impériale, en vertu de soupçons quant à son nationalisme polonais. Dès lors, il s'établit à Varsovie, subsistant grâce à un modeste emploi de bureau au sein de la communauté juive locale. Il publia en 1888 son premier ouvrage en yiddish, La Ballade de Monish, dans un recueil édité par Sholem Aleikhem. Il a pris de l’avance par rapport aux écrivains de son époque dans la compréhension de nouvelles tendances dans la littérature. Il pratiquait tous les genres littéraires à l’exception du roman ainsi que la critique littéraire et théâtrale en yiddish et en hébreu. Il est connu surtout pour être auteur de courts récits hassidiques, Hasidish et d’inspiration populaires, Folksshtimlehe geshikhtn. Il est également auteur de plusieurs drames, dont Di goldene keyt [Chaine d’or], qui constitue le texte de la micrographie. Le MAHJ possède dans sa collection l’édition originale de Dramen [Drames] avec les illustrations de l’artiste Ber Kratko (réf : 2000.16.301) dont Di goldene keyt fait partie. Cette micrographie compléterait donc notre collection dédiée à la littérature yiddish.
L’œuvre est d’autant plus significative, pour notre collection, que la technique de micrographie hébraïque est une technique très ancienne et s’inscrit, dès son origine, dans les marges interprétatives d'un récit biblique dont elle est à la fois l'ornement et le commentaire, dont elle suggère un sens caché. Les scribes juifs se rendirent compte très tôt du potentiel décoratif inhérent à l'écriture hébraïque, aussi, exploitant la valeur esthétique manifeste des signes graphiques, ils utilisaient la lettre à des fins ornementales. La forme la plus originale que prit l’art de la calligraphie, et qui est caractéristique du codex hébreu médiéval, est bien la micrographie - procédé d'écriture minuscule qui consiste à placer sur les pages des bibles les diverses annotations et gloses du texte sacré qu'on appelle la massore (commentaire critique concernant la graphie, l'orthographe et la lecture du texte biblique et visant à en assurer la transmission la plus exacte possible). Né au Proche-Orient où il est attesté dès le IXe siècle, le procédé gagne la péninsule Ibérique pour s'étendre aux contrées ashkénazes et organise en formes artistiques variées un texte qui n'est plus fait pour être lu, mais pour être vu. Il s'agit tout à la fois d'ornementation purement décorative (entrelacs géométriques, stylisations végétales, anthropo ou zoomorphes) et de véritables illustrations d'épisodes bibliques. Avec le temps, et surement sous l’influence de la Haskalah, cette technique s’empare aussi des sujets profanes comme c’est le cas de ce portrait et d’autres sujets, déjà présents dans la collection du MAHJ.
Description
1 feuille dessinée au recto.
Inscriptions
Sous le portrait, l’inscription en yiddish indique : « Dessiné avec les paroles de Di goldene keyt de Peretz. »