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Ornement de bâton de Torah

Bayonne, Pyrénées-Atlantiques, France,
1769
Inv.
2012.01.002
Objet cultuel
Ornement de bâton de Torah
Rimmon, rimmonim, רמון, רמונים
Dimensions :
H. 33,5 - L. (max.) 14,3 - D. hampe 4,1 cm
Argent gravé
mahJ

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Appartenance à un ensemble
Elément d'une paire
Contexte d'utilisation
Culte synagogal
Historique
L’usage chez les juifs dits portugais était d’apporter les ornements en dépôt à la synagogue mais d’en demeurer, sauf acte contraire, propriétaire, ainsi qu’en attestent les précieux documents d’inventaires des premières synagogues amstellodamoises. On peut, de la sorte, suivre l’itinéraire des personnes au gré des objets qu’ils apportent à une synagogue puis à une autre en raison d’un déménagement.
L’histoire de la famille Léon est bien documentée dans l’ouvrage de Jean Cavignac. Dictionnaire du judaïsme bordelais aux XVIIIe et XIXe siècles (A. D. de la Gironde, 1987). Le nom qui figure sur les hampes des rimmonim est celui de David Auguste Léon, (Bordeaux, 1809- ?) sixième enfant du négociant Abraham Léon l’Aîné (Bayonne, 1764 - Bordeaux, 1836) et de Rebecca-Rosalie Lopes-Dubec (1779-1835), fille du négociant Salomon Lopes-Dubec qui joua un rôle de premier rang dans l’obtention, les 27 et 28 janvier 1790, à la veille de la dissolution de l’Assemblée Nationale, de la loi reconnaissant que : « Tous les juifs connus en France sous le nom de juifs portugais, espagnols, avignonnais, continueront de jouir des droits de citoyens actifs dont ils avaient joui jusqu'à présent. ».
Abraham Léon exerça d’abord une activité de négociant à Saint-Esprit-les-Bayonne avant de s’installer à Bordeaux en 1804 où il fonda, avec son frère Isaac (demeuré à Bayonne), la maison de commerce « A. Léon aîné et frère » puis « Léon frères » dont les relations commerciales s’étendirent au Mexique, aux Antilles, aux mers du Sud et à l’Inde. Les trois fils d’Abraham l’Aîné, Jacob-Alfred, Salomon-Émile et David-Auguste l’aideront et lui succèderont à la tête de la société. En 1859, la firme compte deux maisons (établies à Bordeaux, Bayonne) et une agence à Saint-Sébastien.

Les circonstances dans lesquelles un membre de la famille Léon a pu apporter ces pièces à Toulouse demeurent encore inconnues.
Provenance
Racheté à Toulouse par le précédent propriétaire à une association cultuelle il y a plus de vingt ans dans un lot d’objets et de livres mis au rebut.
Description
Ce rimmon isolé est de facture remarquable. Sa forme participe à la fois de la tour et de la forme renflée d’un fruit.
Le rimmon présente un corps central hexagonal à pans profondément gravés d’un décor de coquille enserrée dans une double volute et soutenant un motif de feuillage suspendu, épanoui. Aux arrêtes sont fixées des accroches supportant chacune un grelot. Le corps central est surmonté d’un bulbe renflé gravé d’oves entre lesquelles sont également fixés des grelots plus petits, au nombre de six. Il est sommé d’une couronne qui présente des manques ; on notera à l’intérieur de la couronne un pas de vis attestant de l’existence antérieure d’un élément aujourd’hui disparu, qui pouvait ressembler à la boule ovoïde présente sur un rimmon bayonnais.
Marques
Poinçons de charge, du maître et de juridiction sur la hampe
Langue
Français
Inscriptions
Le rimon porte deux noms de propriétaires : M. LEVY et Salomon Emile Léon assorti des dates 5593 = 1833 attestant d’un transfert de propriété. Salomon Emile (Bayonne, 1801-1876) troisième fils d’Abraham Léon dirige la maison de Bayonne. Lorsque, en 1846, est crée le « Consistoire Israélite de Saint-Esprit », les Bayonne ou des Landes, Salomon Emile y est associé. Il a épousé Esther Aimée Lévy-Recio. Les circonstances dans lesquelles un membre de la famille Léon a pu apporter ces pièces à Toulouse demeurent encore inconnues.
Bibliographie
- 50 Rimmonim, A Selection of Torah Finials from a European Family Collection, Tel-Aviv University, the Judaica Museum, The Cymbalista Synagogue and Jewish Heritage Center, 1998. Une paire française, de la fin du XIXe siècle, n° 47.
- R. Grafman, V. Mann, Crowning Glory, Silver Torah Ornaments of The Jewish Museum, New York, The Jewish Museum, New York, 1996. Sur 447 paires recensées, deux sont françaises (n° 377 et 378) et dues à Maurice Meyer, l’orfèvre qui travaille pour les synagogues parisiennes sous le Second Empire, et une est dite peut-être française mais est de toute évidence italienne (n° 376).
- La communauté juive de Bayonne 1492-1992. Cat. exp. Musée Basque, Bayonne, 1992.
n° 95-96.