Revenir en haut de la page

Mobilier

Autriche, Allemagne,
19e siècle, 2e quart
Inv.
2018.05.001
Mobilier
Dimensions :
H. 110,5 - L. 30,5 - Ep. 2,7 cm (pan inférieur) / H. 92,5 - L. 30,5 - Ep. 2,7 cm (pan supérieur)
Bois peint.
mahJ,
Acquis avec la participation du FRAM d'Ile-de-France

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Appartenance à un ensemble
Souccah
Historique
Ce panneau manquant a été acquis postérieurement à l'entrée dans les collections du mahJ du reste de la cabane inv. MAHJ 89.01.001.
Commençant le 15 du mois de tishri, le premier mois du calendrier juif, la fête des récoltes et de l’abondance (Soukkot), dure une semaine durant laquelle il est prescrit (Lévitique 23, 42) de prendre ses repas dans une cabane au toit de branchages dressée en plein air, en souvenir de la protection divine accordée aux Hébreux durant leur quarante années d’errance dans le désert du Sinaï, entre la sortie d’Égypte et l’entrée en Terre promise.
Fait de feuillages, le toit doit former un abri précaire laissant entrevoir les étoiles (et protégeant donc du soleil mais non de la pluie) afin de rappeler la précarité de l’existence humaine et la nécessité de s’en remettre à la toute-puissance divine. Cependant, elle fait partie des quelques objets cités par le Talmud de Babylone devant être exécutés avec un « souci du beau » (Hiddour mitsvah) pour rendre hommage à Dieu. Elle est donc généralement ornée de guirlandes de fruits de saison et d’images en lien avec la fête.
S’il existe des cabanes communautaires, chaque famille est censée commencer la construction de la sienne, dès la fin du Grand pardon (Kippour). À défaut de cour ou de jardin, elle peut l’élever sur un balcon ou une terrasse ou, si cela n’est pas possible, utiliser l’intérieur d’un édicule ou d’un grenier, en escamotant une partie du toit le temps de la fête.
Ce type de soukkah démontable permettait l’aménagement rapide d’une cabane à la fois belle et confortable. Celle-ci comporte 37 planches numérotées en chiffres romains, d’une largeur oscillant entre 26,5 et 31,5 cm, maintenues par un cadre en bas et en haut, et percée d’une porte sur gonds équipée d’une serrure, et de deux fenêtres avec volets.
Si l’extérieur de la cabane simplement noirci, est d’une grande sobriété, ses faces internes portent un riche décor peint dans leur moitié supérieure, au dessus d’une frise médiane de motifs animalier, symboles de fécondité, surmontant un motif de draperie.
La porte (panneaux n° 32 à 34) est flanquée de colonnes torsadées évoquant les deux colonnes placées à l’entrée du sanctuaire dans l’enceinte du Temple de Jérusalem, tandis que ses panneaux sont ornés d’un vase de fleur, motif très fréquent dans l’art populaire germanique, pouvant aussi dans un contexte juif symboliser « l’arbre de vie », nom associé à la Torah (Pentateuque ou loi juive).
Le premier côté intéreur de la cabane, à gauche de l’entrée (panneaux n° 1 à 10) présente une vue symbolique de Jérusalem, car Soukkot est une des trois grandes fêtes dites « de pèlerinage », aux cours desquelles les juifs se rendaient au Temple avant sa destruction définitive en l’an 70 de notre ère. Conformément à l’iconographie classique de Jérusalem, au centre de la ville fortifiée, on distingue le mur occidental du Temple ou « mur des Lamentations (Kotel en hébreu), représenté sous la forme d’un rectangle jaune à la lisières des collines du premier plan, à sa gauche le dôme du Rocher et la mosquée d’Omar, et à sa droite la mosquée El Aqsa, élevée à l’emplacement de l’ancien Temple. Dans sa composition comme dans ses détails, cette image est très proche d’une lithographie allemande de l’artiste Yehoseph Schwarz, datée de 1836-1837, peut-être inspirée d’un modèle plus ancien. Les collines de Jérusalem se prolongent sur le mur du fond (panneaux n° 11 à 18) par un paysage vallonné figurant un petit village allemand ou autrichien, au bord d’une rivière ou d’un lac sur lequel flotte une barque. Le côté droit (panneaux n° 19 à 28) est percé de deux petites fenêtres encadrées de rinceaux, de part et d’autre d’un grand médaillon faux-marbre, bordé d’une draperie et surmonté d’une couronne, symbole de la royauté de la Torah, reproduisant en hébreu sur deux colonnes les premiers mots des dix commandements.
De qualité exceptionnelle, cette cabane a sans doute été réalisée pour une famille très aisée.
Techniquement, elle est assimilable à une cabane de plage telle qu’on en voyait sur les côtes de la Manche ou de la mer du Nord au XIXe siècle. D’un point de vue typologique, il s’agit pourtant d’une œuvre rarissime. Il n’en subsiste que de très rares exemplaires : une plus modeste et plus récente datée 1882 provenant de Schwäbisch-Hall dans le bade-Würtemberg (Hällisch Fränkische Museum) et une autre de Fischbach en Bavière, datée des années 1830 (musée d’Israël à Jérusalem), également composée de panneaux en bois numérotés en caractères latins, dont le décor est assez proche (scène bucolique avec village et vue de Jérusalem inspirée par la même source).
Description
Planche n°16 du panneau II de la Soukkah inv. MAHJ 89.01.001 situé face à la porte d'entrée composé de 8 planches numérotées de 10 à 18, orné dans sa partie supérieure d'une vue pittoresque d'un village local, collines, rivières. A mi-hauteur, un décor de draperie, surmontée d'une frise, avec un motif différent par planche : planche n°16 motif d'oiseau.