Ecole juive
ROBERT-FLEURY
(
Cologne, 1797 - Paris, 1890
)
France,
1850
Inv.
2015.02.001Peinture
photo © RMN-Grand Palais - mahJ / Franck Raux
Dimensions :
H. 74,5 - LA. 103 cm (châssis) - H. 94 - LA. 124,5 - Ep 7 cm (cadre)Huile sur toile
mahJ
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Historique
Joseph-Nicolas Robert-Fleury est né à Cologne en 1797 et mort à Paris en 1890. Il est élève de Vernet, Girodet et Gros. Peintre d’histoire réputé, il succède à François Marius Granet à l’Académie des Beaux-Arts en 1850 et devient en 1863 directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, avant de prendre la direction de l’Académie de France à Rome.La variété des sujets abordés dans sa peinture montre son habileté à la description d’événements dramatiques et se rattache à la scène de genre historique, dans un style dit « troubadour », tel Galilée devant de Saint Office au Vatican (1847, Louvre). Il bénéficie également de commandes monumentales, notamment pour la galerie historique du château de Versailles inaugurée par Louis-Philippe en 1837, pour laquelle il livre L’Entrée triomphale de Clovis à Tours (Versailles, musée d’Histoire). Ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans de nombreux musées de France (à Pau, Angers, Brunoy, Rouen, Toulouse).
Cette Ecole juive datée de 1850 s’inscrit dans l’œuvre de l’artiste, qui a régulièrement utilisé des thèmes juifs: Esquisse pour le pillage d'une maison juive au Moyen-âge (Louvre), Pillage d'une maison dans la judecca de Venise au Moyen Âge (Toulouse, musée des Augustins). Une version gravée d’une œuvre de cette veine,où apparaissent avec force les violences antisémites, figure déjà dans les collections du Mahj (Incendie d'un quartier juif, inv. 2005.40.001).
Le Mahj conserve également une gravure par Adolphe Mouilleron de ce tableau (inv. 2010.04.003). L’Ecole juive telle que décrite par Robert-Fleury n’est pas tant intéressante par l’acuité documentaire dont le tableau fait preuve, que par la force d’évocation et la tendresse avec laquelle sont regardés les enfants à l’étude.
Sa description fantasmée de l’étude montre de façon très intéressante la perception des pratiques religieuses juives dans la France du XIXe siècle. L’inspiration stylistique empruntée à Rembrandt donne à ce tableau une forme d’atemporalité. L’artiste a-t-il voulu décrire une scène biblique ou renaissante ?
Provenance
Paris, vente en 1861 pour 6850 francsLe tableau est resté dans la même collection privée à Reims depuis la fin du XIXe siècle. Le cadre, réalisé probablement ultérieurement, identifie l’artiste sous le nom de Robert Henry, mais il s’agit d’une erreur de lecture.
Description
Dans une salle austère à demi éclairée, un homme barbu coiffé d'une toque (à gauche du tableau) et assis en hauteur derrière un pupitre s'adresse à un enfant debout devant lui en contre-bas, alors que le reste des garçons de la classe étudient assis sur des bancs (à droite du tableau). Une veilleuse est située au dessus du pupitre. Le volet entre-ouvert de l'une des deux fenêtres laisse entrer la lumière du jour.Signature
"Robert Fleury 50" en bas à gauchePublication
"Art et histoire du Judaïsme, un abécédaire", Paris, coédition mahJ/Flammarion, 2018, 254 p. (p.90-91)