Croquis et études II
BRANDON, Edouard
(
Paris, 1831 - id., 1897
)
Paris, Rome, Florence, Amsterdam, Anvers, Bruxelles,
1844-1897
Inv.
2014.03.001Dessin
Album
Dimensions :
H. 53,5 - L. 36,5 - EP 5,5 cm (portfolio) / H. 35,2 - L. 51,5 cm (planches)Papier, fusain, mine graphite, encre, aquarelle, pastel, craie, huile
mahJ
Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.
Justification de la date
Tampon de la vente de l'atelier Brandon en 1897Historique
Né à Paris en 1831, Jacob (Jacques)-Émile-Édouard-Pereira Brandon est issu d’une famille de négociants juifs bordelais. Son père, collectionneur d’œuvres d’art le laissera suivre son désir de devenir peintre. Brandon étudie à l’école de Beaux-Arts de Paris. Il est l’élève d’Antoine-Alphonse Montfort (1802-1884), de François-Édouard Picot (1786-1868) et de Jean-Baptiste Corot (1798-1875). Son amitié avec Corot le rapprochera du cercle de Barbizon..En 1856, il voyage à Rome et y demeure jusqu’en 1863. Durant son séjour, il se lie d’amitié avec Gustave Moreau et Edgar Degas. Il collectionnera des œuvres de Degas et réciproquement. Ainsi, en 1872, fait-il l’acquisition du tableau "La classe de danse à l’Opéra". Il expose régulièrement ses œuvres au Salon et y obtient des médailles en 1865 et 1867. En 1874, Degas le fait participer au premier Salon des impressionnistes où il expose "Scène dans une synagogue" (ou "Lecture de la loi").
La première partie de l’œuvre de Brandon fait écho à un engouement de la société cultivée du Second empire pour la représentation de sujets chrétiens. Il y trouve une première notoriété. Ses croquis témoignent déjà de son intérêt pour l’architecture et la monumentalité des intérieurs de lieux de culte.
Il consacre plusieurs peintures à la vie de sainte Brigitte de Suède. Lors du salon de 1861, il expose plusieurs tableaux portant sur des sujets chrétiens ou italiens, dont "La sacristie de l'église Sainte-Brigitte de Suède" à Rome. Son tableau "La Charité de sainte Brigitte" lui vaut la commande de la décoration murale de l’oratoire de Santa Brigida à Rome dont un carton se trouve à la BNF.
A partir de 1860, Brandon peint des sujets liés au judaïsme notamment des scènes d’études ("Un rabbin avec des enfants", 1869) et de synagogues. Il effectue plusieurs voyages en Belgique (Bruxelles, Anvers) et aux Pays-Bas (Amsterdam). Comme à Paris, ce sont les juifs « portugais » qui retiennent le plus son attention. Après avoir exécuté plusieurs versions de la synagogue séfarade de la rue Lamartine à Paris, il consacre quelques tableaux à la célébration de services religieux dans les grandes synagogues d’Amsterdam et de Bruxelles.
Loin de travailler à une stylisation des cérémonies juives, Brandon se penche sur la vie contemporaine des communautés juives et en restitue les espaces et l’actualité avec réalisme. Il est médaillé au salon de 1867 pour son tableau "Le Sermon du Daïan Cardozo" représentant le rabbin David ben Ya’aqob Lopez Cardozo (Amsterdam, 1808-1890) talmudiste réputé et prédicateur officiel de la grande synagogue portugaise d’Amsterdam. En 1898, le tableau est offert au Louvre par la veuve de l'artiste (inv: RF 1116). Déposé à la mairie de Sollacaro (Corse) en 1933, il est attribué en dépôt au Mahj en 1994.
Tout aussi lié à l’actualité est la "Prière pour Léopold II roi des Belges dans la synagogue de Bruxelles", présenté au Salon en 1889.
Édouard Brandon meurt à Paris en1897. À sa mort, les œuvres de son atelier sont vendues les 13 et 14 décembre. Le critique Léon Roger-Milès (1859-1928) fait l’acquisition de plusieurs œuvres dont ce portfolio.
Répertoire des sujets juifs:
- Planche 1: dessin 002 (rabbin et enfants, intérieur de synagogue, daté 7 février 1867); dessin 004 (rabbin et enfants, daté 29 décembre1867)
- Planche 5: dessin 004 « Simchach Adonnay », 13 novembre 1868
- Planche 6: dessin 004 « Variante du retour de la Loi 27 oct.72 / NB. J’ai commencé les études à la synag. le 5 sept72 »
- Planche 11: dessin 004 « Ph de la sinag. a Braun 5, à Dornach (HautRhin). Lampe de synagogue sans titre ni date.
- Planche 12: dessin 007 (sans titre ni date. Scène de lecture de la Loi à la synagogue); dessin 008 (dessin préparatoire, sans titre ni date. La synagogue est celle d’Amsterdam); dessin 009 (2 croquis : « daïan les jambes croisées » et « Houlgate Paris sept ;1868 »).
- Planche 15: dessin 001 (« Le Sabbat 13 juillet1867 1h du matin ». La synagogue est celle d’Amsterdam); dessin 002 (Même lieu ? Sans titre ni date. Rabbin officiant); dessin 003 (« Variante du « Sermon du Dayan et le tableau de B[ ?] 22 mars 1867 [ou 1887 ?]); dessin 004 (Même lieu ? Sans titre ni date)
- Planche 33: dessin 002 (« élévation de la Loi » daté 28 août 74); dessin 004 (rabbin ou notables assis, enfant debout); dessin 013 (sans titre ni date. Scène de lecture de la Loi à la synagogue)
- Planche 37: dessin 004 « variante du groupe de droite dans « La prière pour le Roy Leopold II » daté « minuit / 29 /1883 »
- Planche 42: dessin 002, inscriptions en caractère hébraïques et latins. Putto. Etude de main. Daté « 12 décembre 1872 »
- Planche 53: dessin « Les fastes de Moïse »
Provenance
Vente de l'atelier de Brandon les 13 et 14 décembre 1897 au critique d'art Léon Roger-Milès (1859-1928); vente de l'arrière-petit fils de Léon Roger-Milès au Mahj le 25 juin 2014Description
Portfolio cartonné comportant 191 croquis et études collés par l'artiste sur 57 planches 55 planches sont numérotées de 1 à 57 (les planches n° 13 et 48 n'étaient pas numérotées à l'origine)
Planche 13: aquarelle représentant une petite fille assise en costume traditionnel
Planche 48: en partie supérieure, esquisse à la mine graphite d'un bras droit et d'une main gauche; en partie inférieure, 6 études d’œil à la mine graphite
Deux catégories de sujets sont traitées:
- sujets chrétiens réalisés pour la plupart en Italie entre 1867 et 1883 (intérieurs d'églises, sculptures et fresques) et paysages rustiques et urbains;
- lieux de culte et cérémonies de l'israélitisme séfarade en France, en Belgique et aux Pays-bas (dessins réalisés entre 1867 et 1883)
Signature
Sur 8 dessinsLangue
Français