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Tapis décoratif

Jérusalem, Israël,
20e siècle, milieu
Inv.
2020.06.001
Textile
Tapis décoratif
Dimensions :
H. 89 - L. 43 cm
Laine et coton
mahJ,
don de Claire Trebitsch

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Historique
L’école de Bezalel - du nom du premier artisan chargé de la construction du Tabernacle dans le désert (Exode, 31, 1-6) - est une école d’art et d’artisanat, ouverte en 1906 à Jérusalem à l'initiative de Boris Schatz. Cet artiste originaire de Vilnius étudie à Paris, puis créé l’Académie d’art royale de Bulgarie avant de devenir un sioniste fervent suite à sa rencontre avec Theodor Herzl. En 1903, il lui soumet le projet d’établir en Palestine Ottomane, une école d’art et d’artisanat avec deux missions : favoriser la naissance d’un art juif ancré dans l’histoire ancienne des Hébreux, et créer des industries artisanales contribuant à soutenir une identité nationale juive et à améliorer la situation de la communauté en Palestine.

Dès l’origine, l’école intègre un musée abritant des chefs-d’œuvre de l’art juif et des ateliers permettant à des artisans de fabriquer des objets d’après les esquisses fournies par les étudiants. L’activité des ateliers se diversifie rapidement : tissage, orfèvrerie, marqueterie, céramique, gravure, photographie, etc. Leurs productions sont promues à l’étranger sous forme d’exposition et d’albums. Les artistes de culture européenne enseignant à l'école, tels que Samuel Hirszenberg, Ephraim Moses Lilien, Abel Pann ou Zeev Raban vont fournir au sionisme des symboles forts tirés de la Bible et es épisodes glorieux de l’histoire juive. Le style Bezalel est issu de la rencontre des avant-gardes occidentales et d'un Orient archéologique ou mythique.
En 1929, l’école ferme ses portes pour cause de difficultés économiques. Elle rouvre en 1935, grâce notamment à l’arrivée massive des juifs allemands à partir de 1933.

Le département de fabrication de tapis est parmi les plus importants de l’école. Fabriqués essentiellement par des juifs Persans établis à Jérusalem, les « tapis-Schatz » comme on les appelle communément, présentent un style très reconnaissable, intégrant de nombreux symboles juifs : étoile de David, motifs architecturaux liés au Temple de Jérusalem, chandelier à sept branches, Tables de la Loi, etc...
Description
Tapis décoratif en laine nouée, trame et chaîne en coton.
Très stylisé, le décor représente une sorte de portail avec deux colonnes centrales formant trois arches, chacune surmontée d’une étoile de David. Le motif des colonnes fait référence à Yakhin et Boaz, celles du Premier Temple érigé par le roi Salomon (Rois 1, 7, 21-22).
La couleur bleue de l’étoile de David symbolise le ciel, et par extension la figure divine.
Par son format et sa composition architecturée, ce tapis semble aussi reprendre, en le « judaïsant », le modèle très répandu en orient du tapis de prière musulman.
Dans la partie inférieure, au centre, l’inscription « Bezalel », en hébreu, confirme la fabrication de ce tapis par les ateliers de l’école de Bezalel à Jérusalem.
Signature
"Belzalel"