Société de secours mutuels Les Amis Fraternels de Rawa Mazowiecka
Paris, France,
1929
Inv.
2016.03.002.2Objet de la vie quotidienne
Hampe
photo © mahJ
Dimensions :
H. 245 - LA. 12 cmLaiton, bois, cuir
mahJ,
don de Gérard Katz
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Contexte d'utilisation
Vie communautaireJustification de la date
Date inscrite sur la bannièreHistorique
Cette hampe et sa bannière (inv. MAHJ 2016.03.002.1) se trouvaient avec la bannière de l'Amicale russe (inv. MAHJ 2016.03.001) chez le donateur du fait de l’activité associative de son grand-père maternel, qui a créée l’amicale de Rawa Mazowiecka vers 1915. Les deux bannières ont été utilisées lors de cérémonies commémoratives auxquelles assistaient les associations. Cette donation est accompagnée de deux livrets d’extraits des statuts de « l’amicale russe israélite » et d’une documentation (documents scannés) concernant la famille du donateur, photographies, papiers d’identité, certificats de nationalité.
Les deux bannières sont étroitement liées à l’histoire de l’émigration juive d’Europe de l’Est vers la France et à son organisation une fois arrivée sur place.
En effet, pour mieux affronter la vie dans le nouveau pays, trouver du travail, mieux s’intégrer, les émigrés s’organisaient en associations d’entraide appelées en yiddish Landsmanschaften, les « Sociétés d’originaires » ou « Amicales ». Elles regroupent les personnes venues de la même localité. Elles se sont développées non seulement sur le sol français mais également dans d’autres pays d’accueil d’immigrants juifs en relation avec les différentes vagues d’émigration.
Les premières associations connues ont été fondées aux États-Unis et en France, vers 1860. Leur nombre a considérablement augmenté avec l’arrivée des juifs russes à la fin du XIXe siècle et après l’échec de la révolution de 1905, puis avec l’arrivée massive des juifs de Pologne dans les années1920.
Dans les années 1930, il y a eu en France environ 200 sociétés d’originaires, auxquelles adhéraient plus de 20 000 familles.
Aux États-Unis, les estimations sont plus imprécises car de nombreuses sociétés n’eurent qu’une existence temporaire sans aucun statut juridique. Selon une des statistiques il y aurait eu, en 1920 à New York, plus de 3 000 « amicales ».
A l’origine, le rôle de ces associations consistait à aider les adhérents à s’installer dans le pays d’accueil, à les assister en cas de maladie ou de décès, à s’occuper du cimetière et parfois à organiser leurs propres maisons de prières. Au fil des années leur mission évolua. Après la Seconde Guerre mondiale, les « Amicales » se sont montrées très actives dans les démarches en vue de l’obtention de visas pour les survivants restés dans le vieux pays et dans l’aide à l’installation à leur arrivée dans le nouveau pays. Elles menaient également une activité culturelle.
Dans les dernières décennies, progressivement, leurs missions ont changé de nature. L’émigration s’adaptait au pays d’accueil et bien souvent la communauté dans la ville d’origine n’existait plus. Le rôle principal des « Amicales » était alors de permettre à ses membres de se retrouver entre eux, de parler du passé, se souvenir des disparus, commémorer certains anniversaires. Petit à petit de leur vocation sociale elles sont devenues les « lieux de mémoire » et l’une des occupations premières était de s’organiser pour rendre possible la publication d’un « Livre du souvenir ». Il s’agit des mémoriaux écrits de leur communauté. Les « amicales » s’occupaient de contacter les personnes qui rédigent les articles, de fournir des documents et des informations.
Ces « Livres du souvenir » ont toujours le même schéma : la première partie comprend l’histoire de la ville et de sa communauté juive, écrite à partir des archives de la communauté et d’articles d’encyclopédies. La seconde décrit la vie juive dans la ville avant la première guerre mondiale. La troisième partie évoque la période d’entre-deux guerres et la dernière est consacrée à la seconde guerre mondiale, aux déportations, à la destruction de la communauté juive de la ville. C’est souvent la partie la plus fournie du livre.
Provenance
Famille KatzDescription
1: barre de fixation de la bannière avec deux anneaux de fixation (H 91 - D 4 cm);2.1 et 2.2: hampe avec extrémité en forme de tête de flèche ( H 245 - D 4 cm);
3.1 et 3.2: lanières de fixation en cuir et boucles
Bibliographie
Lapierre Nicole, Le silence de la mémoire, Plon, 1989Valensi Lucette, Wachtel Nathan, Mémoires juives, Gallimard, 1986
Wieviorka Annette, Niborski Ytzhok, Les livres du souvenir, Gallimard, 1983