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Seder Haggadah shel Pessah

Allemagne,
1731
Inv.
D.2020.02.001
Manuscrit
Rituel pour la veillée pascale
Haggadah, הגדה
Dimensions :
H. 23 - L. 17 - Ep. 2,5 cm
Encre noire et sépia manuscrite sur parchemin
Dépôt de la Fondation Pro Mahj,
don de Philippe, Michel et Florence Léon, en souvenir de Fanchette Lévy-Bruhl et de Jean-Paul Léon

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Contexte d'utilisation
Fête liturgique/ Pessah, Pâque
Justification de la date
Date portée
Historique
Cette haggadah de Pessah a été copiée et décorée à la plume sur parchemin en 1731 par un scribe anonyme, vraisemblablement allemand, étant utilisée pendant plusieurs générations par une branche de la famille Oppenheim de Francfort-sur-le-Main.

Elle se distingue par la fraicheur de ses illustrations à la plume, légendées en cursive yiddish, langue également employée, en complément de l’hébreu carré du texte principal, pour les consignes données aux convives tout au long du repas.

La composition d’ensemble et les vignettes sont inspirées d’une célèbre Haggadah avec commentaires composée par Daniel Zafrani de Guastalla, imprimée à Venise en 1609 par Giovanni di Gara, en trois versions (judéo-espagnol, yiddish et judéo-italien) pour s’adapter aux différentes communautés vivant alors dans la péninsule. Elle est rééditée avec quelques variantes en 1629 par Pietro Alvise et Lorenzo Bragadin, notre manuscrit étant plus proche de cette seconde version. Toutefois, l’emploi du yiddish, la calligraphie et le nom d’un propriétaire porté à la fin de l’ouvrage, « Zalman, fils d’Elkhanan Oppenheim », pointent bien une origine germanique. On notera aussi l'ajout d'une scène de chasse au lièvre (YaQNehaz), typique du rituel ashkénaze, absente du modèle d'origine.

Si de très nombreuses Haggadot, tant manuscrites qu'imprimées, sont inspirées par les éditions d'Amsterdam de 1695 et 1712, le choix de celle de Venise est beaucoup plus rare (quelques reprise au 19e siècle à Livourne avec judéo-espagnol pour la diaspora séfarade), cette dernière étant apparemment peu connue des scribes ashkénazes. Les seuls autres exemples de manuscrits inspirés par ce modèle que nous connaissions aujourd’hui sont trois haggadot copiées par un même scribe, un certain Abraham d’Irhringen - du nom d’une petite ville du Bade-Wurtemberg, non loin de la frontière alsacienne -, la première en 1732, un an à peine après notre exemplaire, les suivantes en 1740 et 1656, manuscrits appartenant respectivement au musée d’Israël, à la collection de Victor Klagsbald, et au Jewish Museum de Londres.
Provenance
Cette Haggadah appartenait à la mère des donateurs, Rose-Alice Levy-Bruhl, veuve de Jean-Paul Léon.
On sait par une inscription en yiddish en page de garde, qu'elle avait pour propriétaire au 18e siècle un certain Zalman (équivalent de Salomon), fils d'Elkhanan Oppenheim dont on peut retrouver la trace à Francfort-sur-le-Main.
Elle semble être entrée dans la famille Léon à la suite du mariage en 1820 de Moïse Léon (Lamarche, 1820 – Paris, 1871) avec Babet Alkan (Metz, 1800 – Paris, 1873) dont le père, Salomon Oppenheim/Alkan (Francfort, 1773 – Paris, 1851) – administrateur de la synagogue Notre-Dame de Nazareth, président honoraire du comité de bienfaisance israélite et chevalier de la légion d’honneur –, fils d'Alkan/Elkhanan Oppenheim, avait choisi en arrivant en France le patronyme Alkan, dérivé d'Elkhanan, sans doute moins connoté à Paris que celui d'Oppenheim.
Description
Volume relié de format rectangulaire, 25 folios.
Richement ornée, la page de titre adopte la forme d’un portail architecturé, avec de chaque côté, les figures de Moïse et Aaron, et au centre du fronton le roi David jouant de la lyre. On notera aussi le motif des deux colonnes Yakhin et Boaz rappelant celles placées à l’entrée du sanctuaire du Temple de Jérusalem.
L'ouvrage compte quelque trente-quatre illustrations horizontales, placées en bas ou en haut de page (parfois les deux) et trois pages divisées en petites vignettes, deux avec les étapes du seder et une autre illustrant les dix plaies d’Égypte.
L'iconographie est tirée du texte de la Haggadah, mais le récit biblique est souvent enrichi de détails puisés dans le Midrash. Les légendes sont en semi-cursive yiddish
Le texte principal est encadré de colonnes autour desquelles s’enroulent des rinceaux végétaux, parfois remplacées par les figures de Moïse et Aaron ou de David et Salomon, le tout étant couronné de frontons à rampants de style maniériste.
Langue
Hébreu, yiddish
Inscriptions
Page de garde (marque de propriété) :
דיעזה הגדה געהרט זלמן ב׳ כ׳ה אלחנן אפנהיים ז׳ל

Page de titre
סדר הגדה של פֵסה
Sur deux colonnes
עמ כמה צורות / על כל האותות / והמופתים אשר / נעשו לאבתינו / במצרים בים / ובמדבר וכל / סדר קדש ורחץ / וכן מכות מצרים / ודברים אחרים / ויפים מאד
En bas
שנת ת׳צ׳א׳ ל׳
Sur les montants du cadre
זה השער ל צדיכים יבוא בו ׃ פתחו שערים ויבא גוי צדיק
וזאת התורה אשר שם משה לפני בני ישראל ב ז ט
בזאת יבוא אהרן אל הקודש הקדשים לכפר על העם
Traduction
Page de garde (yiddish) :
"Cette haggadah appartient à Zalman fils d'Elkhanan Oppenheim, D[e Mémoire] B[énie]"

Page de titre (hébreu) :
Ordre de la Haggadah de Pessah (récit de la Pâque)
Sur deux colonnes :
« Avec des dessins sur tous les signes et prodiges / qui se sont produits pour nos pères / en Egypte, en mer / et dans le désert et tout / l'ordre saint et l'ablution / et toutes les plaies d'Egypte et d'autres choses très belles
En bas :
En l'année 491 D[u petit comput] »
Sur les montants du cadre :
« Voici la porte de l’Éternel, les justes la franchiront (Psaumes, 118, 20) ; Ouvrez les portes pour que puisse enter un peuple juste (Isaïe, 26, 2) »
« Voici la Torah que Moïse exposa aux enfants d'Israël (Deutéronome, 4, 44) »
« Et voici comment Aaron entra dans le Saint des Saints (Lévitique, 16, 3) pour racheter le peuple »