Salomon Cohen

« Un jour, je collais des affiches, rue de Ménilmontant, pour une campagne électorale, il était trois heures du matin.
Et je me retrouve à l'hôpital Tenon. J'ai perdu connaissance.
Les gens du FN avaient un gros chien, alors mon ami, un Arabe, frappe le chien, et, eux, ils me donnent un coup de barre de fer sur la tête.
Quatre jours à l'hôpital dans le coma, six ans de dépression, invalidité à 80 %, j'ai tout perdu.
Je me sens très très mal, parce qu'il y a beaucoup de racisme.
J'ai trois enfants, ils sont partis en Israël.
Un jour, une de mes filles, Golda, sort de son école à Montreuil à 18h30, un Arabe lui dit « sale Juive », à l'entrée du métro. Elle a eu peur, du coup elle a pris son billet d'avion.
Ça fait trois ans qu'elle est à Jérusalem dans un internat.
Je ne me sens pas français du tout. J'ai envie de faire un peu de sous et de partir en Israël. »