Sac pour phylactères
Algérie, Cherchell,
1938
Inv.
2021.12.002Textile
Sac pour phylactères
Sac pour tefillin, תיק של תפלין
photo © mahJ / Christophe Fouin
Dimensions :
H.30,5 - La. 24,5 cmVelours brodé, coton, fils dorés, sequins
mahJ,
don de Babette Hini
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Contexte d'utilisation
Fête familiale/ Bar mitzvahJustification de la date
Date portéeHistorique
Les initiales en latins correspondant au nom de Joseph Hini pour qui ce sac et la calotte ont été confectionnés. Les initiales en hébreu sont très certainement une abréviation de « siman tov » qui veut dire « bon signe » et qui est une expression pour souhaiter bonne chance.La date, 1938, correspond à la date de la bar mitsvah de Joseph.
Bar mitsvah signifie en araméen « fils du commandement » et correspond à la majorité religieuse acquise par le jeune garçon à l’âge de 13 ans. À partir de ce moment il peut faire partie d’un miniane (groupe de dix hommes permettant la tenue d’un office collectif) et porter le châle de prière et les phylactères ; il peut également lire la Torah.
Dans les communautés sépharades, ce type de sac constituaient, avec le châle de prières et les tefillins, un cadeau traditionnel que l’on offrait à l’occasion de la bar mitsvah au jeune garçon. Généralement, les inscriptions qui décorent le sac, reprennent les prénoms et le nom du propriétaire ainsi que la date de la cérémonie.
D’autres symboles brodés peuvent être présents. C’est le cas ici. Le chandelier à sept branches, menorah, est parmi les symboles les plus anciens dans le Judaïsme, décrit pour la première fois dans l’Exode (25, 31-38) où Dieu donne à Moïse des instructions pour sa fabrication, pour être placé dans le Sanctuaire, puis dans le Temple.
Doté de nombreuses interprétations au fil des générations, le chandelier est considéré comme symbole de l’exil et de l’espoir du salut. Fréquemment représenté avec la couronne qui habille les rouleaux sacrés de la Torah à la synagogue, l’association de ses symboles fait référence à la Torah, à son étude et à son enseignement. On retrouve ces motifs notamment sur les tombes de rabbins pour signifier que le défunt à acquis une connaissance de la Torah et d’autres écrits. Ici cette représentation signifierait plutôt les vœux qui s’adressent au jeune homme d’acquérir cette connaissance.
Le motif des mains peut représenter soit les mains bénissantes qui signifient que le jeune homme vient d’une famille des cohanim, ou descendants de Aaron, le premier prêtre du Temple. Mais c’est également une représentation fréquente dans les communautés juives sépharades du symbole protecteur. Cette seconde interprétation est plus probable.
Provenance
Joseph Hini à qui appartenait ce sac, est né à Cherchell en Algérie en 1925. Fils d’un bijoutier, il quitte l’école en 1936 pour travailler avec son père. En témoigne la photographie jointe où on voit Joseph marteler un bracelet sur l’enclume, en compagnie de son père et de son frère. Il y travaille jusqu’à l’âge de 19 ans, puis s’engage dans l’armée durant la seconde Guerre mondiale. Il décède à Jérusalem en 2018.
Description
Sac à châle de prière et à phylactères en forme d’écusson, en velours rouge, décoré de broderie de fils d’or sur carton. Sur une face la broderie représente plusieurs motifs à caractère symbolique ; au centre le chandelier à sept branches surmonté d’une couronne, elle-même surmontée des deux animaux (lions ?) se faisant face. L’ensemble est entouré de motifs végétaux stylisés et au niveau du chandelier, sur les côtés, les mains. À la base, au centre, la date : 1938. Sur l’autre face, dans la partie centrale sont brodés les initiales « HJ » en caractères latins et plus haut ST (samekh et teth) en caractères hébraïques, entourés d’une couronne de lauriers.
Langue
Hébreu/ FrançaisInscriptions
Inscription brodée (français) : monogramme J. H. /Inscription brodée (hébreu): ס״ט
(équivalent de mazal tov)
Bibliographie
Les Juifs d'Algérie. Images et textes, éd du Scribe, Paris, 1987.