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Portrait de Rachel

A. L.
France,
1847
Inv.
2011.11.001
Dessin
Dimensions :
H. 23,3 - L. 17,6 cm
Aquarelle sur carton
mahJ,
don de Jacqueline Frydman

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Justification de la date
Date inscrite
Historique
En renouvelant l’interprétation de la tragédie, que l’on croyait mourante, Rachel incarna l’esprit de la modernité romantique tout en restant fortement attachée aux auteurs classiques français (Corneille, Racine, Voltaire). Premier phénomène de star française, elle acquit une renommée internationale et fut admirée autant des rois et de la haute société que des gens du peuple. Artistes et écrivains la reçurent parmi eux et donnèrent de nombreux témoignages de leur admiration tant pour l’artiste que pour la femme.
Rachel incarne à plus d’un titre l’expérience collective de la deuxième génération, après l’émancipation, des juifs entrant dans la vie sociale, politique et culturelle de la première moitié du XIXe siècle ; plus encore, elle personnifia aux yeux de nombreux Français les grandes figures symboliques ou mythiques de l’histoire nationale (La Tragédie Jeanne d’Arc, Marianne). Dans le rôle de Phèdre, où Marie Dorval avait failli en 1842, l’interprétation de Rachel atteignit l’excellence. Dès la première représentation, le 21 janvier 1843, le public la consacrait comme l’incarnation de Melpomène – muse de la Tragédie. Elle devient la première « star » théâtrale. Ce moment est à l’origine d’une production artistique identifiant Rachel, Phèdre et Melpomène et dont les auteurs furent Amaury-Duval, Dantan aîné, Clésinger, Duret, Schoenewerk et Gérôme.
La plupart des représentations de Rachel la montrent dans ses rôles (Devéria, Dubufe, O’Connell) ou en incarnation de Melpomène, la muse de la tragédie (Jean-Léon Gérôme, Amaury Duval) ; Henri Lehmann et Charles Louis Müller ont quant à eux aussi voulu représenter Rachel comme une femme de son temps.
L’auteur de ce petit portrait, « A.L. » n’est pas identifié. Il est possible que des recherches nous permettent de retrouver l’auteur et qu’il soit un artiste. Mais il est également possible que cette œuvre ait été exécutée par un amateur doué qui s’est appuyé sur des images imprimées.
Description
La femme représentée sur ce tableau est la grande tragédienne Rachel (Elisa Rachel Félix, Mumpf, 1821 – Le Cannet, 1858). Fille du couple de colporteurs juifs alsaciens Jacob et Esther Haya Félix, deuxième de leurs six enfants, elle accomplira une carrière sociale et artistique exceptionnelle.
Le portrait montre des similitudes avec la physionomie de Rachel, mais, de fait, si ce n’était le titre, on ne pourrait être absolument certain de l’identité du modèle. Rachel a été mainte fois représentée, sur le vif ou de mémoire ou d’après image. Certaines images de son visage sont peu fidèles à son apparence réelle. L’ère de la reproduction, de la presse et de l’édition a facilité la circulation des images des personnages publics et des artistes admirés. Le bandeau à la « belle ferronnière » qui orne le front de Rachel est fidèle à une image que l’on a d’elle, comme par exemple dans le tableau de Rachel récitant des vers chez madame Ancelot.
Signature
A. L.
Bibliographie
Catalogue de l'exposition "Rachel, une vie pour le théâtre".