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Portrait de Brunette Breinlé Anspach

Vers 1800
Inv.
2015.20.002
Peinture
Dimensions :
H. 65,5 - L. 54,5 (châssis) / H. 78,8 - L. 69,2 - Ep. 6,5 cm (cadre)
Huile sur toile
mahJ

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Justification de la date
Date de l'âge du personnage
Historique
Ce portrait fait partie d’une paire (voir 2015.20.001). Les Anspach sont des notables messins se distinguant par leur engagement en faveur de la modernité. Mayer et Brunette Anspach ont pris part à tout le processus d'émancipation des juifs, des débats de 1788-1789 menant au décret d’émancipation de 1791 jusqu’au début des années 1840. La famille Anspach noue par ailleurs au cours du XIXe siècle de nombreuses alliances avec des familles importantes telles que les Rothschild, les Dreyfus ou les Sée.

Fille du médecin Abraham Levy Philippe originaire de Trêves (Palatinat), Brunette Breinlé est née à Metz en 1767 et décédée dans la même ville en 1843. Le 24 août 1786, elle épouse Mayer Anspach (1751-1844) qui exerce la profession de négociant. Le couple a sept enfants (Joël en 1788, Rahel en 1790, Caroline en 1792, Julie en 1796, Esther en 1797, Philippe Léon en 1801 et Sara en 1807).

Partisan de la modernité, le couple est l’un des premiers à Metz à donner à ses enfants une éducation libérale. L’aîné, Joël Anspach (Metz, 1788-1872), à la fois membre du consistoire et de l'académie de Metz, est connu pour ses ouvrages religieux. Il est le premier, en 1820 à traduire en français le rituel de prière hébraïque (« Rituel des prières journalières à l’usage des israélites », réédité de nombreuses fois). En 1842, il est l'auteur de « Paroles d’un croyant israélite », écrit en , en réaction au prosélytisme catholique. Nettement plus jeune, le second Philippe Anspach (1800-1875), s’installe rapidement à Paris et joue un rôle actif lors de la révolution de Juillet 1830. Successivement juge au tribunal de Paris, puis à la Cour d’appel et enfin conseiller à la Cour de cassation, il est le premier juif de France à avoir exercé de telles fonctions. Il devient membre du consistoire central en 1845 et sa fille Cécile épouse en 1859 le baron Gustave de Rothschild. Son itinéraire témoigne de l’attraction de la capitale sur la communauté juive messine dès la première moitié du XIXe siècle et de l’ascension sociale des grandes familles d’origines lorraines ou alsaciennes.

Contrairement à son mari dont le costume sombre pourrait être celui de n'importe quel notable, Brunette Breinlé porte encore - comme toutes les épouses juives du début du XIXe siècle - une coiffe dissimulant entièrement sa chevelure, usage qui sera progressivement abandonné par les générations suivantes.
Provenance
Ces deux tableaux ont appartenu à Robert Anspach (Paris, 1893-1971), arrière-arrière-petit-fils de Mayer et Breinlé Anspach, et arrière-petit-fils de Joël Anspach, qui les a offerts à l’époux de sa petite-nièce Nicole Sée (vers 1967-1971). A la mort de son père, Madame Gauer a hérité des portraits. Ils ont été cédés dans le cadre d’une vente le 12 avril 2015.
Famille Anspach-Sée jusqu'en 2015
Vente aux enchères par Marie-Dominique Gauer-Sée, Maison de ventes Daguerre Paris 8e à Monsieur Bernard Navaron le 12/4/15
Description
Portrait en buste d'une femme de face légèrement tournée vers la droite, portant une coiffe à volants de dentelle nouée autour du cou, chemisier à col-fraise sous une veste bleue fermée par une boucle
Signature
Non signé
Inscriptions
Au revers du cadre: "Mai 1940, Madame Mayer Anspach, femme de Mayer Anspach, arrière grand-mère de Monsieur G. Anspach"