Poncif

Ce poncif servait à reporter un décor sur la pièce de céramique en cours de fabrication en faisant passer de la poudre de charbon de bois au travers des trous de la plaque de cuivre.
Il a été réalisé pour la « Poterie Chemla », atelier familial fondé à Tunis dans les années 1880, à l’époque du protectorat français, par Jacob Chemla (1858-1938), le grand-père de la donatrice. Fabricant des pièces dans la tradition des potiers du quartier tunisien de Qallatine, le premier atelier Chemla se situait place des Potiers à Tunis. En 1910, Jacob met au point un procédé de fixation du cobalt, améliorant la technique de fabrication. Ses trois fils, Victor (1892-1954), Albert (1894-1963) et Moïse dit Mouche (1897-1977), signant respectivement leurs œuvres d’une grappe de raisin, d’un chat et d’un poisson stylisé, lui succèdent dans l’Entre-deux-guerres, sous le nom « les fils de J. Chemla », en arabe Awlad Shamla.
La fabrique connaît alors une grande prospérité, exportant en Algérie mais surtout aux États-Unis et participant aux expositions coloniales et universelles de Marseille et Paris en 1925, 1931 et 1937 où elle reçoit plusieurs distinctions. Ses carreaux de faïence décorent de nombreuses maisons des nouveaux quartiers de Tunis et les résidences d’été de Sidi Bou Saïd et La Marsa, parmi lesquelles Dar El Kamila, la résidence du gouverneur, actuelle résidence de l’ambassadeur de France. Ils ornent aussi la plupart des mosquées de Tunis et la grande synagogue de la Hara, le quartier juif de Tunis, ainsi qu’une synagogue de Djerba.