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Marc Cohen

BEN LOULOU, Didier ( 1958 )
Paris, France,
2005
Inv.
2005.47.054
Photographie
Dimensions :
H. 50 - L. 50 cm
Tirage couleur contrecollé sur aluminium
mahJ

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Appartenance à un ensemble
Série « Rencontres »
Historique
« Je suis né à Casablanca en 52. On est arrivés en France en 64. Et je suis directement passé du train qui m'emmenait à Paris à l'école Maimonide.
Mon arrivée en France correspond à ma première rencontre avec le monde ashkénaze. Je découvre la Shoah à travers les enfants des internats qui avaient perdu leurs parents pendant la guerre. Ce sont des services sociaux de la communauté qui ont accueilli ma famille. Ça s'est passé comme si on avait été attendus, et quand mon père a demandé comment rembourser tout ça, on lui a dit : « Vous verrez, le jour où vous pourrez donner quelque chose… »
Je suis vraiment le produit de la communauté juive. Mais ma première rencontre avec la communauté nationale, ça a été à la fac de médecine.
C'est là que je rencontre pour la première fois le monde non juif, qui me paraît beaucoup plus facile que le monde juif. On parlait de ce qu'on avait en commun, et c'était tout sauf le judaïsme, c'était la langue et la culture françaises.
La France est un exemple de réussite, au niveau sociologique, pour la vie de la communauté, et le peuple français y est pour quelque chose.
J'ai toujours comparé le judaïsme à la fonction du sel et du poivre dans un repas: ça donne le parfum ; mais le goût, ce n'est pas le plat. Il y a en France de vraies valeurs. Les risques, on les court avec l'ensemble de la population, pas seulement en tant que juifs.
Se battre au Darfour, c'est une lutte juive. Nous, on sait ce que c'est, on part de notre expérience et on va vers l'universel.
Moi, quand je parle, je m'oblige à changer le mot « juif » par le mot « italien » ou « portugais », pour ne pas être uniquement pris dans mon mode de pensée, dans mon identité.
Le centre médical dont je m'occupe est ouvert à tous. « Je veux qu'il y ait un lieu où quelqu'un puisse rentrer sans qu'on lui demande qui il est », c'est une devise du fondateur du centre de l'OSE qui est valable encore aujourd'hui. »