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Lettre à sa femme Marie Eskénazi

ESKENAZI, Raphaël
Drancy, Seine-Saint-Denis, France,
1941.09.28
Inv.
2008.14.019
Document d'archives
Lettre
Dimensions :
H. 11,8 - L. 8 cm
Ecriture manuscrite à la mine de plomb sur papier.
mahJ,
don de Kaurine Lakajzen née Eskénazi

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Appartenance à un ensemble
Ensemble de 26 lettres et 3 contrats
Destinataire
ESKENAZI, Madame Marie
Justification de la date
Date inscrite sur la feuille
Historique
Voir aussi l'ensemble des lettres en judéo-espagnol MAHJ 2003.27.
Pris dans une rafle le 20 août 1941 à Paris, Raphaël Eskénazi est interné à Drancy. Tombé malade, il est transféré et soigné à l'hôpital Tenon puis à l'hôpital Rothschild. Il sera déporté vers Auschwitz en septembre 1942.
Raphaël et Marie Eskénazi (née Senie) se marièrent à Paris en 1920 et eurent trois enfants: Esther, Kaurine et Victor (dit aussi Victor-Menaché). Marie était réparatrice de tapis et venait d'une famille d'Istanbul. Raphaël venait d'Ankara et était tailleur. Le frère de Raphaël, Joseph était professeur de français en Turquie. Sa femme se nommait Esther. Une fois immigré en France, Joseph est cordonnier.
Description
Une carte portant un texte manuscrit recto-verso.
Langue
Français
Inscriptions
Recto:
"Drancy le 28/9/1941/ Chère Marie et chers enfants,/ En réponse à votre charmante carte du 24 courant je m'empresse de vous dire que je suis en bonne santé et j'espère que vous le soyez tous - Chère Marie à la réception de la présente envoie moi le plus tôt possible et par retour du courrier et sous une enveloppe recommandé ma carte d'alimentation individuelle si tu as déjà touché les coupons de ce mois envoie les moi conjointement à la carte à savoir les tikets de pain de denrées diverses et de matière grasse en un mot tout ce qui me revient pour le"
suite au verso:
"mois car on me les exige ici. J'ai reçu les deux colis un qui contenait la couverture et un autre le pardessus. Je meurs pour vous embrasser vous tous. Avec la volonté du Tout Puissant j'espère que ce jour ne se fera pas beaucoup attendre, la seule chose que je vous prierai c'est de tenir bon, moralement surtout. Je vous embrasse à tous bien fort ainsi qu'à ma chère maman et chère belle-mère et à ma chère belle soeur Esther à mes chers petits Korine, Victor et à ma chère fille Esther. Je les embrasse bien fort. à bientôt / R. Eskénazi "
Bibliographie
Kaurine Lakajzen, "Avoir 13 ans sous l'occupation allemande (1941-1945). Lettres de mon père". Traduction du judéo-espagnol par Haïm Vidal Sephiha.