Lettre et son enveloppe

Une feuille de papier beige pliée en deux, couverte d'une écriture manuscrite sur les pages 1 à 4 (non numérotées).
Texte: "Bruxelles, ce 13 juillet 98/ 83, rue Montoyer/ Mon cher Monsieur Sam,/ Les événements vont se dérouler avec une certaine précipitation. Les derniers incidents de Paris prouvent que vos gouvernants ont absolument perdu la tête. Le crois qu'ils ne perviendront plus à envoyer le triomphe de la vérité. Ce pauvre colonel Picquart, je le plains de tout coeur, car ces bandits vont chercher à en faire un bouc émissaire. La France ne sait pas où ses gouvernants la mènent. Cette belle nation qu'on considérait ici comme une soeur aînée, est aujourd'hui méprisée par tous les hommes de coeur et les esprits indépendants. Elle est tombée plus bas que l'Espagne; elle n'est plus qu'une sous-Serbie. Telle l'opinion courante. Je n'oserais même pas écrire ce qui se dit ici publiquement.../ Espérons que la marché de la vérité se poursuivra./ Merci pour votre bonne lettre. Je ferai tout au mieux. Vous pourrez en juger d'ailleurs./ J'aurais besoin de deux placards (Clé de l'affaire Dreyfus [souligné]). vous seriez bien aimable de les demander et de me les adresser au plus tôt. J'ai montré mon travail à M. Brigitte. Il en a vu certaines parties. Il le trouve excellent. J'indique que sans aucune révélation, il était possible de découvrir que l'auteur du bordereau était Esterhazy. Vous verez bientôt./ Envoyer-moi donc les deux placards désirés et croyez aux sentiments de profonde sympathie de/ votre dévoué/ Louis Frank/ Mes respects à Madame Mat. Dreyfus et mes compliments à son mari."
Une enveloppe de papier beige, initialement fermée, ayant été ouverte sur le bord supérieur, adressée au recto en écriture manuscrite à "Monsieur Sam Wimpfheimer/ 10, rue de Florence/ Paris".
Au verso de l'enveloppe il y a une note d'un calcul: "SP - 38/ SW - 4+10+17+[?]/SW, SP/ 29".