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Lettre d'Henriette à ses parents depuis Akahro

LÉON, Henriette
Afrique, Côte d'Ivoire,
1931.02.24
Inv.
MS/Fds Suzanne et Gilbert Dreyfus 1625.3.28
Manuscrit
Lettre manuscrite
Dimensions :
H. 19,0 - L. 15,0 cm
Encre noire sur papier bleu
mahJ,
don des descendants de Suzanne et Gilbert Dreyfus

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Historique
Roger désigne probablement Roger GRIMA avec qui elle connaîtra son second mariage en 1932, et avec qui elle va vivre en Algérie. Le télégramme MAHJ 1625.3.26 laisse penser qu'il s'agit de 1931, donc préalable à leur union. Annotation de l'écriture de Gilbert DREYFUS au stylo à bille bleu "1931" sur la lettre le confirmant.
Robert, frère d'Henriette (?) a donc une fille du nom de Georgette.
Description
Lettre manuscrite recto-verso, à l'encre noire, sur papier bleu, sur trois feuilles, envoyée par Henriette LEON depuis Akahro. Notée "24 février".
Henriette donne des nouvelles de sa vie avec Robert (son frère ?) et Roger (son futur second mari) en Côte d'Ivoire, dans un cadre de vie mondain typique de la riche bourgeoisie européenne gérant des plantations, s'amusant de safaris et teintée d'un racisme latent.
"Ma chère maman,
Je t'écris en face de Robert, avec sa fille qui joue dans le jardin.
J'avais déjà été dîner chez lui (Robert) à Dimbokro et la j'avais vu ma nièce et ma belle-sœur. La petite est un amour, pas noire du tout les cheveux un peu clair la mère est noire mais ravissante mais désagréable et fière. Très bon dîner chez Robert à Dimbokro maison très agréable, ne crois pas ton fils perdu dans la brousse. La petite un peu maigre mais très bien soignée. Le Directeur de Dimbokro s'occupe de la petite quand Robert est en tournée - et adore cette enfant.
Nous avons passé à Abidjan puis une journée à Kondié (?) grande plantation d'Olivier. Ensuite nous sommes venus ici à Akahro grosse plantation avec une autre plantation à côté où un ménage charmant les Ziegler sont gérants.
Grand tour (?) chez les negres dans un village de brousse avant hier.
Hier chasse à l'hippo, Roger en a tué un, c'était magnifique de voir tous nos nègres tirer sur cette grosse bête et la sortir de l'eau. Paysage merveilleux (...)
Demain nous partons dans une autre plantation et de là chez un administrateur de la chasse à l'éléphant. (...)
J'attrape insectes et papillons pour Gilbert. J'espère lui rapporter une belle collection. (...)
Georgette revient sur les bras de sa mère avec le petit tricot rose que tu lui as fait. Elle a aussi une robe rose que tu lui as envoyé. Et elle est très coquette - mais aussi mauvais caractère que Robert petit - Elle met ses petits souliers.
Je vous embrasse tous, ne vous en faites pas, ce pays est aussi civilisé que la France, et la température très clémente, pas trop chaude en tout cas on s'y habitue très bien.
Nous partons dîner chez l'administrateur de Touroudi (?) Mr Payet.
Robert préfère le bleu pour sa fille, il trouve que le rose ne lui va pas très bien. Je te repete je l'aurai cru beaucoup plus noire, elle a la peau café au lait clair.
Je vous embrasse.
Gilbert me manque.
Henriette"

La fin de la lettre est probablement écrite par le frère d'Henriette qui donne de ses bonnes nouvelles, commente que "Henriette oubliera aussi le Faubourg St Honoré" où elle travaillait sans sa maroquinerie de luxe et leur demande quand ils viendront à leur tour.
Marques
"1931" annoté au stylo bleu