Le Départ

Albert Flocon (Kopenick, Berlin 1909 - Paris, 1994), né Mentzel, étudie d'abord au Bauhaus à Dessau sous la direction l'architecte Josef Albers, où il reçoit également un enseignement auprès de Paul Klee et Vassily Kandinsky. Il se consacre ensuite aux arts du spectacle dans la troupe d'Oskar Schlemmer jusqu'en 1930. Il rencontre Charlotte Rothschild (1909-1944), élève au Bauhaus, et l'épouse en 1930. Leur premier enfant, Ruth, naît en 1932. La famille Mentzel s'installe à Francfort en 1933, puis, à la fin de cette année-là, décident de fuir le nazisme et de s'installer à Paris. Albert travaille alors comme dessinateur publicitaire auprès de Victor Vasarely. Le couple a un deuxième enfant, Catherine Anne, le 5 janvier 1937, puis un fils, Henry, le 31 mai 1939. Fin 1939, en tant qu'Allemands, ils sont internés au camp de Chambaran (Drome), puis Albert rejoint l’armée française en s’engageant dans la Légion étrangère. En 1941 la famille s'installe du côté de Toulouse. Le 20 juin 1944, dénoncées, Charlotte et sa fille Ruth sont arrêtées par la sûreté allemande des armées (Geheime Feldpolizei). Le numéro 21481 leur est attribué à toutes deux et elles sont placées en détention, puis envoyées au camp de Drancy le 25 juin. Le 31 juillet, Charlotte et Ruth sont déportées au camp d’extermination d’Auschwitz. La date officielle de leur mort est le 2 août 1944.

Albert Flocon s'installe définitivement à Paris en 1945 et décide alors de prendre le nom de sa grand-mère maternelle. En juillet 1947, il participe à l'Exposition internationale du surréalisme organisée à la galerie Maeght. En 1949, il fonde l'Atelier de l'Ermitage, avec Johnny Friedlaender et le maître imprimeur Georges Leblanc. Il se perfectionne dans le métier si exigeant de buriniste. En 1954, il entre comme professeur de dessin à l'Ecole Estienne, puis, dix ans plus tard, obtient la chaire de perspective à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris.

Cette oeuvre est autobiographique.