Fibule

Au Maroc, on distingue deux grandes catégories de parures : les bijoux citadins, en or, et les bijoux ruraux réalisés exclusivement en argent, moins couteux et liés à la croyance que la couleur blanche de l’argent était bénéfique et capable d’écarter les mauvaises influences. Les fibules sont toujours associées au vêtement drapé, izar, porté aussi bien par les femmes berbères que par les femmes juives de zones rurales, à l’exception de la région du Sous où les femmes juives portaient le vêtement coupé (l’une des influences qui atteste la descendance directe des juifs expulsés d’Espagne).
Ce modèle de fibules appelé « fibules du ver », car perforé d’innombrables trous, est un modèle ancien et il apparait dans une zone assez large au sud de l’Atlas où il a été fabriqué par les bijoutiers juifs. La technique de leur réalisation est perdue : leur fabrication est abandonnée depuis longtemps. Il semble que l’argent était travaillé en minuscules cylindres, qui étaient déposés côte à côte et soudés dans un encadrement de fines baguettes. Les pièces sont ensuite couvertes du décor supplémentaire, soit d’éléments émaillés, soit moulés.