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Brouillon d'une lettre de remerciement de Mahir Charleville à Adolphe Crémieux

Metz, Moselle, France,
1839.02.18
Inv.
2006.16.002
Document d'archives
Lettre
Dimensions :
H. 20,1 - L. 15,5 cm
Ecriture manuscrite à l'encre sur papier
mahJ,
don de M. et Mme Bonn

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Justification de la date
Date inscrite
Historique
Brouillon d'une lettre de remerciement de Mahir Charleville, alors élève à l'école rabbinique de Metz, à Adolphe Crémieux après la remise d'un prix qui comprenait trois livres : les œuvres complètes de Montesquieu, de Pierre Corneille et les œuvres choisies de Thomas Corneille.
Mahir Charleville (1814-1888) né à Metz, formé à l'école talmudique et à l'école rabbinique de Metz, il fait sa carrière à Lyon, Dijon, Paris puis en Algérie au moment de la naturalisation des Juifs d'Algérie par le décret Crémieux en 1870 et enfin à Versailles.
Description
Brouillon de lettre manuscrite recto-verso, ratures, essai d'écriture dans la marge.
Signature
Votre humble et trés reconnaissant serviteur
Langue
français
Inscriptions
Monsieur, Le plus beau jour de ma vie, c'était sans doute celui d'hier. Hier quand je fus couronné je fus régénéré car, Monsieur, si jamais j'ai pu m'égarer, si jamais j'ai pu négliger mes devoirs et quelle jeunesse est sûre [d'échapper à] tout reproche, je ne l'oserai plus, je craindrais de profaner le nom glorieux que je porte gravé sur mon coeur. Vous m'avez marqué la voie de ma conduite, travail, progrès ce sera ma devise; c'est aussi celle que nous a dicté notre vénérable Directeur dans ces mots : piété, savoir, tolérance. Piété c'est [la] conduite, savoir résulte du travail. Tolérance c'est la suite nécessaire du progrès de l'esprit humain. Car les esprits ont marché, ils ont fait de grands pas, ils sont éclairés. La religion en a ressenti l'effet, elle a changé de faux [?], et quiconque veut la prêcher aujourd'hui doit d'élever sur ses saintes ruines et la restaurer comme le grand Corneille s'éleva sur les ruines des Mystères et fonda le théâtre français; ou il doit comme le profond Montesquieu scruter le criterium de la vérité et résoudre ce grand problème : le rapport des hommes entre eux, de l'homme avec la nature, avec la terre et avec la Divinité. Cette entreprise est grande et orgueilleuse je le sais mais nous osons tout espérer et du présent et de l'avenir après que vous ayez si souvent manifesté la protection dont vous avez honoré notre établissement. Aussi la simple qualité d'élève suffirait pour vous être éternellement reconnaissant mais combien dois-je l'être, moi qui m'enorgueillis de pouvoir porter en mains les marques de cette protection.
Veuillez agréer mes remerciements et l'assurance de mon profond respect
Monsieur
Votre très humble et très reconnaissant serviteur